11345. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.487-2
Reitwein, 16 août 1759.487-3
L'horrible catastrophe du 12 nous a mis, pour les premiers moments, dans une situation si violente qu'il n'y a pas eu moyen d'entrer dans des détails. La victoire était à nous, lorsque tout d'un coup ma malheureuse infanterie a manqué de constance. La crainte ridicule d'être mené en Sibérie leur a fait tourner la tête, et il n'y a plus eu moyen de les arrêter. Je ne saurais au juste entrer dans le détail de nos pertes. Mon grand malheur est que la plupart des officiers sont blessés. J'ai rassemblé cependant 7000 hommes. Seydlitz, le prince de Württemberg, Hülsen, Itzenplitz, le général-major Knobloch sont blessés et la plupart des officiers de l'État-major. J'ai perdu 160 canons.
Voilà le gros de l'affaire. A présent, je me placerai à Lebus. J'attirerai Kleist, ce qui d'un autre côté ouvre la porte aux Suédois. Les Russes doivent avoir fait de grandes pertes. Ils prennent toutes les précautions, pour me les cacher. S'ils passent l'Oder et qu'ils en veulent réellement à Berlin, nous les combattrons, plutôt pour nous faire tuer sous les murs de notre patrie que dans l'espérance de les vaincre. Pensez que je n'ai que des troupes découragées et que je manque d'officiers. Je fais venir 50 pièces de canons de Berlin, mais cela n'est pas suffisant. Hadik doit être à Guben. Il m'est impossible de prévoir quelle sera la fin de tout ceci, mais il faut se préparer à tout évènement.
Voilà la vérité toute pure. Je suis résolu de périr pour votre défense. Si j'avais 10 bataillons de 57, je n'aurais peur de rien, mais la cruelle guerre qu'on nous fait, a fait périr nos meilleurs défenseurs, et ce qui nous reste, n'est pas comparable à ce que nous avions de. plus mauvais.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
<488>487-2 Finckenstein traf am 16. in Magdeburg ein.
487-3 Ein Schreiben vom 16. aus Reitwein an Lord Marschall vergl. in den Œuvres Bd. 20, S. 281.