11391. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.
Borne,509-6 30 août 1759.
J'ai reçu votre rapport du 28 de ce mois.509-7 Les Russes et les Autrichiens ont tourné du côté de la Lusace. Vous vous imaginez sans doute que mon étonnement n'en doit point être médiocre, d'autant plus que, pendant que je croyais qu'ils marcheraient à Berlin, ils prennent un parti tout contraire. Ils viennent d'abandonner Francfort, ils prônent présentement de vouloir se rendre les maîtres de Dresde. Je n'en saurais concevoir d'autres raisons que les importunités du roi de Pologne<510> qui peut-être les obligent d'y aller; mais si je dois vous dire ce que j'en pense, je crois que Daun se trouve dans une mauvaise situation vis-à-vis de mon frère, et que c'est lui qui les oblige à venir le joindre. Cependant, ce n'est là que ma conjecture, et je prendrai mes mesures de façon que, de quelque côté qu'ils veuillent marcher, je puisse empêcher leurs projets.
Je m'imagine, au reste, qu'il y aurait assez de sûreté pour vous à Berlin, mais il vaudra mieux que vous attendriez à le faire, et que vous restiez encore à Magdeburg, jusqu'à ce que je vous marque le temps auquel vous pourrez vous y acheminer, pour y être en sûreté.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
509-6 D. i. Bornow, westl. von Beeskow.
509-7 Auf einem Bericht der Magdeburgischen Kammer, d. d. Magdeburg 27. August (der darauf hinwies, wie schwer das Land durch die Oesterreicher und die Reichstruppen bedrängt sei), finden sich die Weisungen zur Antwort: „Ich weiss das alles wohl. Wenn man hundert Feinde hat, kann man nicht überall sein. Bei gegenwärtigen Umständen kann Ich nicht so bald Hülfe geben.“