11517. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

6 octobre 1759.

L'ennemi marchera, je crois, aujourd'hui, ce qui éclaircira nos doutes. Selon toutes les apparences, les Russes prendront la route de Thorn, et les Autrichiens marcheront par Rawitsch le long de la frontière. En ce cas, voici ma disposition :

Le général Platen marchera à l'instant avec le régiment de Puttkammer, 10 escadrons cuirassiers et le bataillon de Buddenbrock; il sera dans trois jours de marche près de Breslau, le quatrième repos, le sixième à Loewen, le septième un détachement à Oppeln pour rompre<580> le pont, le huitième rompre le pont de Krappitz et chasser les pandours de Cosel.

Huit bataillons avec 12 pièces de 12, les généraux Queiss, Gablentz partiront le même jour, trois marches à Langenlant,580-1 un jour de repos, le sixième jour à Neisse.

Le même jour, le général Thiele part avec 5 bataillons d'infanterie, lé général Meier un régiment de dragons, le général Malachowski avec les régiments de Rusch et Malachowski, qui tous deux font 600 hommes; le quatrième jour, ce corps sera à Landshut pour vous relever.

Vous pouvez donc prendre 5 escadrons de Baireuth, le régiment de Werner, à un escadron près, et 7 bataillons et vous rendre en trois jours à Neisse. Il ne faut point de détachement à Wartha; si vous y voulez absolument mettre quelque chose, que ce soit un bataillon franc. Vous pouvez donc être avec vos 7 bataillons dans trois jours à Neisse. Vous passerez la rivière et chasserez le corps qui est à Neustadt.

Si Harsch détache pour la Haute-Silésie, il faut que Goltz580-2 détache à proportion pour Neisse. Les 5 bataillons que j'envoie, pourront en tout cas tenir le poste de Landshut, s'il n'y a que Jahnus qui reste à Schatzlar.

Dès que Platen aura expédié les gens de Cosel, vous pourrez vous rejoindre à Leobschütz, Neustadt ou quelque part par là. Laudon repassera par la Haute-Silésie, et c'est pour lui prêter la main que Harsch détachera pour là-bas, et, si ces gens ne trouvaient personne vis-à-vis d'eux, ils seraient assez580-3 que d'entreprendre ou le siège de Cosel ou de Neisse.

Je dois ajouter que, s'il ne reste que Jahnus près de Schatzlar, vous pourrez vous servir de tout le régiment de Baireuth.

Votre grand objet est de prévenir Laudon, ce qui est immanquable, de détruire les magasins, si l'ennemi en fait à Troppau ou Jaegerndorf, et de harceler Laudon tant que vous pourrez. Le corps de Laudon fait 18000 hommes, consistant en 10 régiments de cavalerie, dont 3 très faibles, 27 bataillons, dont 5 font 1000 hommes, les autres régiments à peu près 1000 têtes, 1200 hussards et 2000 croates. Voilà sur quoi vous pouvez compter.

A ce matin, Russes et Laudon se trouvent encore entre Schlichtingsheim et Schwusen. Dès que je saurai qu'ils marchent et qu'ils se séparent, je ferai partir mes trois colonnes et vous en avertirai, pour que le septième jour vous puissiez être près de Neisse.

Quant à moi, dès que je verrai que tout est parti d'ici, je prendrai le chemin de Bunzlau et de Gœrlitz pour finir la campagne près de Dresde.

Voilà tout ce que mes facultés me permettent de faire. En atten<581>dant, si Harsch détache, envoyez toujours à bon compte en même proportion des troupes à Neisse; car il est temps de penser à la Haute-Silésie.

Adieu, mon cher ami, je vous embrasse de tout mon cœur.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.



580-1 Vielleicht Langen-Oels, östl. von Schweidnitz

580-2 In Hirschberg. Vergl. S. 572. Anm. 1 und S. 574.

580-3 In der Vorlage: „assez assez que“ .