11527. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.
Sophienthal, 10 octobre 1759.
Der König bestätigt jden Empfang der Berichte vom 21., 23., 24. September und vom 6. October.
Les projets que les Russes et les Autrichiens peuvent avoir formés sur la Silésie, échoueront probablement. Ces armées combinées ont voulu marcher sur Breslau; je leur en ai barré le chemin en passant l'Oder, et j'espère de faire échouer tous les autres projets qu'ils pourront tramer encore contre la Silésie. Tout ceci me fait juger, selon toutes les apparences, que nous nous trouverons à la fin de cette campagne dans la même situation où nous avons été l'hiver passé, et nous finirons probablement par reprendre Dresde. II n'y aura de différence que le malheur et la ruine de quelques provinces, mais ce qui n'a pas été en mon pouvoir d'éviter.<588> Il sera bon et très nécessaire que Knyphausen soit instruit588-1 de la manière dont je vois à peu près que cette campagne pourra finir, et je suis charmé qu'il trouve tant de bonne disposition pour la paix en Angleterre.588-2 Je suis bien aise de ne pas m'être trompé sur le caractère de M. Pitt.588-3 C'est un homme jsur lequel on peut compter, et qui pourra encore être utile à l'État à l'avenir.588-4
Notre correspondance ne trouvera désormais plus d'obstacle. Je ne saurais vous dire jusqu'à quel temps les Russes resteront sur mes frontières, je me flatte cependant que cela ne passera guère le 15 ou le 20 de ce mois. Les Français veulent la paix,588-5 non pas parcequ'ils sont jaloux des succès de la Russie et de l'Autriche, mais parceque leurs finances sont épuisées, et parceque leurs armes de terre et de mer ont souffert toutes sortes d'humiliations, parcequ'ils sont sur le point de perdre le Canada et peut-être la Martinique.
La lettre de la duchesse de Gotha588-6 renfermait quelques ouvertures de la paix. C'était pour pressentir mes intentions et pour savoir si je m'y opposerais.
Nos barbares agissent ici sur le pied qu'ils l'ont fait aux environs de Züllichau et de Francfort; il faut dresser une espèce de procès-verbal de leurs cruautés et de leurs pillages, pour que, si j'en use un jour de représailles, l'Europe sache pourquoi. C'est une façon de faire la guerre abominable.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.
588-1 Demzufolge Ministerialerlass an Knyphausen, d. d. Magdeburg 16. October.
588-2 Fincltenstein berichtete hierüber, Magdeburg 6. October, auf Grund von Berichten Knyphausen's, d. d. London 18. und 21. September. Vergl. auch weiter unten Nr. 11532.
588-3 Vergl. S. 494. 512.
588-4 Vergl. auch S. 595 Anm. 3.
588-5 Vergl. Nr. 11515.
588-6 Vergl. S. 578.