11567. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
Glogau, 4. novembre [1759].
Mon cher Frère. Les Russes sont à Posen. J'ai opposé le général Schmettau à Laudon. Ce dernier longe la frontière de la Silésie et se trouve actuellement à Kalisch. Fouqué est en marche pour Militsch, de sorte qu'ayant prévu à la sûreté de la Silésie, je peux partir à présent libre d'inquiétude pour cette province.
Je suis encore très faible, je n'ai point l'usage de mes jambes libre, je suis obligé d'aller en voiture; mais tout cela n'empêche pas que je me rendrai le 7 à Sagan, d'où je partirai le 8 avec ma petite escorte. Beck est à Zittau. Si lui ni quelque gros corps des ennemis ne m'oblige à changer ma route, je tiendrai le chemin de Hülsen,620-4 et je pourrai être le 11 ou le 12 à Torgau. Ayez la bonté d'y laisser mes grenadiers. Je ne crois pas vous y trouver, mais je suivrai l'armée avec ma petite escorte, et je fais des vœux que ce soit auprès de Dresde que je la rejoigne; entre ci et ce temps mes forces me reviendront, et je serai peut-être en état d'agir comme par le passé.
Adieu, cher frère, personne ne prend plus de part que moi à vos succès, ni ne s'intéresse plus sincèrement à votre gloire. Je suis avec une parfaite tendresse, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
<621>620-4 Vergl. Nr. 11552.