11589. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

<636>

Finckenstein berichtet, Magdeburg 12. November, auf Grund eines Schreibens von Münchhausen, d. d. Hannover 7. November, dass der Feldmarschall Daun von seinem Hofe Befehle erhalten habe, Dresden um jeden Preis zu halten: „que les partisans même de la maison d'Autriche doutaient, cependant, qu'il pût les exécuter; qu'on paraissait fort mécontent de ce général à Vienne, mais qu'il se pourrait aussi qu'on ne fit qu'affecter ce mécontentement pour tranquilliser d'autant plus la cour de Pétersbourg qui commençait à sentir qu'on avait sacrifié ses troupes, pendant que celles de l'Impératrice-Reine avaient été épargnées; qu'en attendant le comte de Kaunitz paraissait disposé à vouloir poursuivre sa pointe et qu'il travaillait à détourner la France de la paix; mais que le dérangement des finances de cette dernière fournirait, selon toutes les apparences, un contrepoids suffisant pour balancer ses insinuations. L'état où cette couronne se trouve relativement à ses ressources doit être effectivement des plus déplorables.“ Aus Paris hat Münchhausen erfahren: „que le comte Starhemberg commençait à déplaire beaucoup par ses airs de hauteur, et qu'il devait avoir eu une altercation assez vive avec le duc de Choïseul au sujet des plaintes qu'il avait formées contre la conduite des généraux français. “ Sieben-Eichen. Daun est marché retirera cette nuit, et que, dès que partira à Plauenschen Grund; mais

Krœgis, 14 novembre 1759.

Je vous remercie des bonnes nouvelles que vous m'avez données; elles me paraissent toutes très vraisemblantes,635-1 et je suis persuadé que les Anglais pourront donner la loi aux Français pour faire la paix séparée, en abandonnant leurs alliés. Des Russes, dégoûtés au dernier point des Autrichiens, dès qu'ils s'apercevront que la France prête le flanc, feront sûrement une paix séparée.

Pour vous rendre [bonne nouvelle] pour bonne nouvelle, je vous apprendrai que ce matin,635-2 comme je me suis rendu à notre grande armée, j'ai appris que l'ennemi était décampé,635-3 sur quoi je me suis mis en marche avec l'avant-garde; l'armée a suivi sur trois colonnes; je me suis rendu ici. La colonne du général Wedell est marchée sur Meissen; la ville a été prise, et on a fait 140 prisonniers, quatre officiers et pris beaucoup de bagage. Ce corps attaquera demain635-4 la [Triebsche]635-5 et se campera sur la hauteur de à Kesselsdorf. On prétend qu'il se les arrière-gardes l'auront joint, qu'il son armée, aussi bien que la nôtre,

 

ne peut que ramper, parceque les chemins sont abominables et que les chariots et surtout les canons ont peine à bouger. J'ai déjà un corps à Dippoldiswalde,636-1 où lé général Finck marche de nous avec 20 bataillons et 35 escadrons. Je fais occuper le défilé de Maxen et celui d'Oppendorf,636-2 ce qui précipitera nécessairement la marche de Daun. Il y a encore un détachement, que j'envoie en Bohême, qui ruinera le magasin d'Aussig,636-3 et qui commettra des ravages considérables dans la province pour hâter sa retraite, de sorte que je puis me natter avec quelque apparence de probabilité qu'entre ci et huit jours il n'y aura plus d'Autrichiens en ce pays-ci.

Nous avons chancelé et été prêts à tomber, mais cependant, malgré toutes ces infortunes, nous nous trouvons debout et à la fin d'une campagne hérissée de dangers; nous nous trouvons à la fin de cette campagne dans la position où nous avons été l'année passée. Ce miracle n'est dû qu'à la malhabileté et à toutes les fautes grossières de nos ennemis. Il faut d'abord que vous ébruitiez cette nouvelle, tant en Hollande qu'en Angleterre et Hanovre, et que vous la fêtiez à Wylich636-4 tout de même, par le grand poids dont elle doit être dans toutes les négociations.

Il ne sera pas mal non plus que vous flattiez à présent l'ambition de M. de Münchhausen, et que vous lui fassiez envisager qu'avec un peu636-5 d'adresse et d'habileté que l'on mettra dans les négociations, la conjoncture présente était telle que le roi d'Angleterre et moi pourrions trouver de grands avantages; mais il ne faut point que vous entriez en matière là-dessus, mais que vous lui fassiez envisager cela d'une manière vague.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



635-1 So.

635-2 Die gleichen Nachrichten wie im Folgenden an Finckenstein sendet der König am 14. aus dem „quartier de Krcegis“ auch an Hellen.

635-3 An Hellen: „décampé la nuit passée pour se retirer à Kesselsdorf.“ .

635-4 Concept: demain matin,

635-5 In der Ausfertigung eine Lücke; im Concept Tribs.

636-1 An Hellen: „Mais, comme j'ai déjà détaché quelque corps de troupes à Dippoldiswalde, et qu'un autre corps considérable va occuper les défilés qui s'y trouvent alentour, je saurais me flatter avec quelque apparence de probabilité etc.“

636-2 Ottendorf, südl. von Pirna.

636-3 Vergl. S. 634.

636-4 Vergl. S. 631.

636-5 Vorlage: qu'un peu.