11590. AN DEN ETATSMINISTER GRAF FINCKENSTEIN IN MAGDEBURG.

Krögis, auf der Seite von Meissen, 14. November 1759.

Ich bin den 11. dieses zu Hoyerswerda angekommen, woselbst ich des Königs Majestät zwar sonsten, gottlob! wohl, aber von Dero überstandenen Podagra noch ziemlich entkräftet und im Gesicht blass und etwas abgefallen, auch auf den Füssen noch schwach gefunden habe, welches alles aber hoffentlich sich wiederum nach und nach geben wird.

Je me suis d'abord aperçu que Sa Majesté est toute remplie encore de ces idées dont Votre Excellence a fallu instruire M. de Knyphausen,636-6<637> maïs ce qui m'a bien consolé, c'est qu'autant que j'ai pu comprendre, je puis me flatter que tous ces propos ne sont quasi que des problèmes que le Roi jette aux Anglais, pour voir comment ils y penseront et s'il n'y a pas moyen d'attraper au moins ou cap ou aile; en second lieu, pour prévenir d'abord toute idée de cession qu'on voudrait prétendre du Roi; qu'en troisième lieu ce ne seront point de demandes que le Roi voudra soutenir opiniâtrement et auxquelles, quarto, il voulait accrocher la paix, mais qu'en cinquième lieu, quand il n'y aura rien à obtenir de tout ceci, l'ultimatum du Roi sera qu'il ne fasse aucune cession de ses anciennes possessions, mais que tout reste sur le pied qu'avant la guerre.

Le temps ne me permet pas d'entrer en quelque détail sur ces affaires, que, d'ailleurs, Votre Excellence connaît et pénètre bien mieux que moi. J'ajoute seulement qu'au pis-aller à l'égard des autres demandes dont je n'espère guère, je souhaiterais que les choses tournassent alors en sorte que la reine de Hongrie, comme principale motrice de cette funeste guerre et de toutes les calamités qui en ont été les suites, fût obligée de dédommager le Roi par quelque partie à nous convenable du cercle de Kœniggrsætz, comme aussi par quelques parcelles de la Haute-Silésie dont, après la pacification de Breslau, on nous a injustement trompé,637-1 ou qu'en défaut de tout cela l'Angleterre fût si reconnaissante, de nous aider au rétablissement de nos provinces ruinées par la continuation du subside d'un ou de deux ans après la future paix.

Ce ne sont, cependant, que mes propres rêveries que je prie Votre Excellence de vouloir bien supprimer et de brûler même cette lettre. Mais vous aurez déjà vu par les réponses du Roi que Sa Majesté ne goûte pas la lettre à écrire au sieur Keith637-2 au gré de M. Pitt, et que le Roi a communiqué à Votre Excellence certaine lettre au général Wylich637-3. Je crois que vous en sauriez faire un bon usage auprès de M. Knyphausen, pour radoucir M. Pitt par la raison qu'après la démarche que le Roi avait déjà faite de son propre mouvement par la lettre écrite à M. Wylich, Elle avait hésité de faire écrire de nouveau la lettre en question, pour ne pas marquer un trop grand empressement vis-à-vis de la Russie, qui saurait nuire même aux bonnes intentions de M. Pitt. Je garde, en attendant, la lettre en question auprès de moi encore pour voir si M. Mitchell, avec qui le Roi s'entretiendra aujourd'hui sur ces affaires,637-4 sera peut-être aussi heureux que de le disposer de faire partir encore la susdite lettre, davon mir jedoch nichts flattire . . .

Eichel.

Nach der Ausfertigung.

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636-6 Vergl. Nr. 11533. 11556.

637-1 Eichel meint die Streitigkeiten über die Feststellung der oberschlesischen Grenzlinie; die Oesterreicher hatten dabei einen nördlich von Jägerndorf fliessenden Wasserlauf, die Oppawica oder Goldoppa, als die eigentliche Oppa bezeichnet, durch welche, nach den Breslauer Präliminarien, die österreichisch-preussische Grenze gebildet werden sollte.

637-2 Vergl. S. 633.

637-3 Nr. 11576.

637-4 In einem Schreiben, Krögis 15. November, theik Eichel dem englischen Gesandten unter der Hand mit, „qu'autant que je me suis aperçu, le Roi attend avec empressement de s'entretenir avec Votre Excellence sur des affaires de conséquence.“ Mit einem zweiten Schreiben übersendet Eichel auf königlichen Befehl eine Abschrift der an Wylich gesandten Instruktion „dont Sa Majesté vous a entretenu aujourd'hui“ . [Ausfertigungen in Mitchells Nachlass im British Museum zu London.]