11897. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
Freiberg, 8 mars 1760.
Laudon vient de partir de la frontière avec un corps d'environ 10000 hommes, il a pris la route d'Olmütz. J'ai vu une lettre de Vienne qui marque : „On a fait un plan de campagne dont le ridicule étonnera tout le monde; nous faisons les plus grandes sottises.“ Ce plan de campagne est certainement qu'au lieu de pousser leur pointe en Saxe, ils veulent diriger leurs opérations vers la Haute-Silésie.1 Si je vois qu'ils veulent faire de ce côté-là leurs plus grands efforts, je prendrai l'armée de Silésie: le seul moyen qu'il y aura de redresser les affaires, en sera d'engager une bataille avec les Russes, pour pouvoir accourir d'un autre côté. J'avoue que ce parti n'est pas exempt de hasards; mais quand même nous serions battus, nous n'en serions pas plus mal dans nos affaires, et, si cela réussit, toute la face des affaires nous deviendra plus riante; nous ne pouvons que perdre par le temps, il faut donc le gagner sur l'ennemi, et voilà ce qui me donne cette idée comme la seule qui me paraisse nous pouvoir mener à quelque chose de solide.
J'espère que votre santé ira mieux et que j'aurai bientôt la satisfaction de vous embrasser etc.
Federic.
P. S.
Je joins encore à la suite de cette lettre la copie de celle que je viens de recevoir du général-major de Grant,2 pour vous donner une notion d'autant plus exacte de ce qui se passe là, ce que cependant je vous prie de vouloir bien ménager pour vous seul.
Federic.
Das Hauptschreiben nach dem Concept; das P. S. nach der Ausfertigung.
1 Dem Generallieutenant von Treskow, Commandanten von Neisse, wird, Freiberg 11. März, auf seinen Bericht vom 4. über Completirung des Jung-Sydowschen Regiments und über Bauten an den Befestigungen von Neisse geantwortet: „Solches ist sehr gut und Mir lieb zu vernehmen gewesen. Ich recommandire und befehle Euch auch hierdurch auf das höchste, Eurer Orten dorten alle nur erdenkliche Präcautiones zu nehmen, und zwar deren so viel, dass Ihr nicht genungsam Präcautiones nehmen könnet; wie Ihr denn auch obgedachte Arbeit auf das stärkste betreiben und nicht genung arbeiten lassen könnet, um alles auf das baldigste im Stande zu haben.“
2 Grant hatte, Leobschütz 3. März, u. a. berichtet, der ihm und Goltz gegenüberstehende Feind sei einschliesslich der Garnison von Olmütz 17 Bataillone, 19 Escadrons und 3 Regimenter Kroaten stark; trotzdem hoffe er, dass sie im Stande sein würden, ihre Stellung zu halten.