<237> mieux en état de soutenir un long siège; reste à 16 bataillons pour couvrir les endroits de la Silésie les plus exposés, surtout pour que le prince Lœwenstein ne peut point pénétrer à Breslau.
En Saxe il me parait que les articles principaux seront ceux : de bien couvrir et d'avoir grande attention aux magasins de Torgau et de Wittenberg; de passer l'Elbe, si l'ennemi la passe, en laissant un corps de ce côté-ci de l'Elbe; de laisser avancer les Cercles jusques dans les plaines, tant pour obliger le prince Ferdinand à y porter des secours que pour les tirer des montagnes, si l'on peut les combattre, mais d'avoir encore l'œil sur les détachements que Daun pourrait faire pour la Silésie, et d'en faire à proportion, s'entend 6000 hommes contre 10000, pour que l'ennemi ne gagne pas une trop grande supériorité dans cette province.
Mais comme toutes les apparences sont que la paix se fera entre les Français et les Anglais, le prince Ferdinand, en se portant sur Eger, débarrassera la droite de cette armée des attentions sur Leipzig et sur le Halberstadt, ce qui doit alors redoubler les attentions pour la Silésie. Si Daun se repliait en Bohême, on pourrait, en ce cas, reprendre Dresde, et, pour ne point abandonner le prince Ferdinand, lui donner des secours ou suivre Daun, selon que les circonstances le permettent.
Mais si les Turcs tiennent leur parole et qu'ils attaquent Temesvar à la fin de mai, tout change de face, et, en ce cas, l'armée de Poméranie n'aura pas besoin de se commettre à une bataille; les Autrichiens seront obligés de faire partir en hâte le corps de Laudon et d'y joindre au moins 30000 hommes des troupes qu'ils ont à présent en Saxe, de sorte qu'en y ajoutant la diversion du prince Ferdinand sur Eger, ils seront obligés de vider la Saxe. Il faudra, en ce cas, les suivre, et nous pourrons agir de trois côtés : 1° le prince Ferdinand sur Eger, un corps sur l'Elbe, et Fouqué en Moravie. On peut juger dans quel embarras cette position jettera les ennemis; il faudra en profiter, mais je ne saurais jusqu'à présent encore dire comment, car il faudrait être instruit des mesures que l'ennemi prendra alors. Je souhaite de tout mon cœur que cela arrive, car ce sera probablement le terme de tous nos malheurs.
Nach der eigenhändigen Niederschrift des Königs.
11975. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.
Freiberg, 5 avri] 1760.
Je vous envoie ci-joint, pour votre direction seule, les idées que j'ai eues sur les opérations de mes ennemis et sur nos opérations.1 Vous
1 Nr. 11974.