<403> nous battions avec un des ennemis vis-à-vis de nous, afin d'empêcher l'autre de faire plus de progrès. Si le Ciel bénit ces entreprises, nous avons de l'espérance de sortir de notre mauvais état, ainsi qu'il ne nous reste aucun autre moyen que de travailler à nous défaire de l'un des ennemis, pour écarter l'autre. S'il y a moyen que vous entamiez celui de Posen, même préférablement à celui de Colberg, ce serait une très bonne affaire. Vous conviendrez donc sur tout ceci que l'on se trouve dans une telle situation où l'on est forcé d'entreprendre une affaire décisive, bon gré mal gré qu'on en ait, et d'abandonner le reste au hasard.

Au surplus, dès que je verrai la tournure que les choses prendront ici, je n'aurai rien de plus pressé que de vous en avertir, à moins que l'ennemi ne nous coupe, comme autrefois, toute communication par ses troupes légères et de pareille vermine.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


12149. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Au camp de Meissen, 9 juin 1760.

J'ai été vivement touché de reconnaissance au sujet de la communication que vous avez bien voulu me faire par votre lettre du 5 de ce mois, touchant les arrangements1 que, de concert avec M. le Duc régnant votre frère, vous pensez de prendre pour couvrir ses États du côté de Nordhausen et pour mettre obstacle, autant qu'il se peut, en même temps à ce que les troupes ennemies ne sauraient ravager, comme l'année passée, mes États de Mansfeld et de Halberstadt.2 Le projet m'en paraît beau et très bien pensé, mais il me vient justement dans la circonstance où je suis de faire mes arrangements pour passer à l'autre rive de l'Elbe, sans abandonner cependant Meissen ni mon camp retranché ici, où je laisserai le lieutenant-général Hülsen avec quelque corps. Pour ce qui regarde la garnison présente de Magdeburg, je serais bien en peine d'en retirer quelques troupes. Il n'y a là que 2 bataillons assez faibles avec un bataillon de milices, qui ont, outre le service ordinaire, à garder les 900 officiers prisonniers de guerre des Autrichiens et des Cercles, et un millier de soldats [communs] prisonniers. Auprès de Leipzig je n'ai que le général-major Salenmon avec un bataillon franc et 2 escadrons de hussards. Voilà tout ce que j'ai pu laisser dans ces contrées.



1 Prinz Ferdinand beabsichtigte, ein Corps von 2000 Mann theils aus seiner Armee, theils aus Milizen von Hannover und Braunschweig zu bilden, welches geniigen würde, um Mansfeld und Halberstadt zu decken, „pour peu qu'il plaise à Votre Majesté de faire marcher pour ce même but quelque détachement, que Votre Majesté pourrait peut-être tirer de la garnison de Magdeburg“ .

2 Vergl. S. 385.