<436> sans que l'ennemi, dont les patrouilles nous avaient découverts et dont la proximité rendait l'entreprise malaisée, se mit en devoir d'y former la moindre opposition. Un corps suffisant de troupes fut laissé pour garder les bords de la Triebsche et les ponts qu'on venait d'établir au dessous de Meissen. Sa Majesté prit le camp de Proschwitz, et le maréchal Daun, après avoir passé la rivière, vint occuper celui de Reichenberg. Le 18 le Roi se remit en marche, résolu de gagner le flanc droit de l'ennemi. Les dragons saxons et les uhlans s'étaient avancés jusqu'à Gross-Dobritz,1 à l'approche de l'avant-garde ils se jetèrent précipitamment dans le bois de Steinbach2 et furent3 joindre le général Lacy qui, après avoir attiré à lui le corps du général Brentano, campait sur les hauteurs de Bernsdorf,4 ayant le ruisseau de la Prumnitz devant lui. L'avant-garde continua sa marche vers Radeburg; l'ennemi, à son approche, évacua la ville, une troupe de warasdins, qui ne s'était pas sauvée assez vite, fut coupée. Les dragons et uhlans saxons, soutenus de toute la cavalerie ennemie, furent alors attaqués par nos hussards et dragons de l'avant-garde, ils leur firent passer le ruisseau et les menèrent battant jusqu'à leur camp. L'artillerie ennemie, qui se mit à donner sur eux, les empêcha de poursuivre leurs avantages, ils prirent cependant quelques centaines de chevaux. La rapidité avec laquelle l'avant-garde avait marché, n'ayant pas permis à l'armée et au canon de suivre, il fallut remettre l'attaque au lendemain. La force du corps du général Lacy, le terrain avantageux qu'il occupait, le voisinage de l'armée du maréchal Daun, qui en moins de deux heures pouvait le joindre, tout faisait regarder une bataille comme inévitable. Cependant, contre toute attente, le général Lacy, profitant de l'obscurité, se replia sur le camp de Reichenberg, à la fortification duquel l'ennemi a employé une grande partie de l'hiver. Les hussards le suivirent, firent quelque butin et prirent beaucoup de traîneurs.
Nach der Ausfertigung.
12193. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON HÜLSEN.
[Radeburg, Juni 1760.]
Wenn Ich schreiben sollte, was Ich glaubte, was am convenablesten, so wäre, dass er mit das meiste von seinem Corps über die Elbe ginge
1 Vergl. S, 411. Anm. 1.
2 Steinbach bei Moritzburg, nordwestnördl. von Dresden.
3 So.
4 Oestlich von Moritzburg.