<522> affaire décisive; sinon, nous sècherons sur pied, nous nous consumerons nous-mêmes, et, à la fin, les choses empireront bien au delà de ce qu'elles sont à présent. Ainsi tenons-nous cela pour dit et n'évitons pas les occasions propres à nous y conduire; en temporisant, nous risquons notre perte certaine. J'aurais pris pour une faveur de la Fortune, si j'avais pu mener les choses ici à une bataille avec Daun. J'aurais eu au moins le corps de Hülsen avec moi, qu'il me faudra quitter à présent, pour le laisser ici. Mais imprimez-vous bien qu'il faudra que je combatte avec Daun, soit au passage de l'Elbe, soit quand je voudrai entrer en Silésie. Soyez assuré que cela ne saurait pas se démêler sans ceci, et je me rendrais responsable devant tout le monde honnête, si je voulais rester ici, les bras croisés, tandis que tous mes États sont exposés aux plus éminents périls.
Fededric.
Nach der Ausfertigung.
12287. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.
Quartier de Leubnitz, 25 juillet 1760.
J'ai été bien aise de la bonne nouvelle que vous m'avez marquée par votre lettre du 23, d'une action complète que les Anglais ont remportée sur les Français dans les Indes Orientales près de Pondichéry.1 Je ne suis pas assez au fait des affaires de ce pays-là, pour pouvoir juger si la prise de Pondichéry sera une suite nécessaire de cet avantage; ce qui forcerait les Français à se remettre à la discrétion de l'Angleterre et à la rechercher, afin d'obtenir d'elle la paix au plus tôt mieux, surtout si le Ciel seconderait encore les opérations du prince Ferdinand pour porter quelque coup, tant soit peu considérable, à l'armée française en Allemagne.
Quant au mémoire du sieur de Schwerin,2 je ne serais pas du tout éloigné d'employer la somme d'un demi-million, s'il en faut tant, quoique j'en doute, pour gagner la supériorité à la Diète de Suède, afin de culbuter les sénateurs tyrans et malintentionnés, et pour y opérer un changement favorable à mes intérêts et à ceux de la reine de Suède, si l'on pourra être sûr qu'au moyen de cet argent l'on parviendrait certainement au but proposé; mais il y a encore des considérations à faire :
1 Am 22. Januar 1760 bei Fort Wandewash, vergl. Schäfer a. a. O. Bd. II, Th. 1, S. 395.
2 Finckenstein hatte berichtet, der Prinz Heinrich habe ihm ein „Memoire“ zukommen lassen, „qui vient du sieur de Schwerin, conseiller de la régence de Stralsund et attaché aux intérêts de la cour. Il s'agit d'un plan pour gagner la supériorité à la Diète, . . . pour culbuter les sénateurs malintentionnés et engager la Suède à se séparer des intérêts de la France et à faire sa paix avec Votre Majesté; . . quoiqu'il soit sûr qu'on n'y pourrait parvenir qu'à force d'argent, la somme d'un demi-million, que l'auteur de ce mémoire demande, me paraît . . . exorbitante.“