<538> en dos, pendant qu'il voudrait aller aux Russes qui sont seulement aujourd'hui à Militzsch, et à présent que le prince Henri doit marcher à Breslau, ils ne feront alors guère. Le prince Henri doit marcher le long des deux rives de l'Oder, moyennant quoi, il serait séparé. La marche d'aujourd'hui du Roi dévoilera s'il pousse tout droit, pour passer de même la Neisse et le Queiss; en ce cas Votre Excellence tâchera de S'approcher de moi le plus tôt qu'Elle pourra, sans trop fatiguer le monde; mais je La prie de faire suivre l'ennemi par un officier de confiance jusqu'au Queiss et aussi loin que possible, pour pouvoir avoir des nouvelles sûres de ses mouvements; si même il y aurait d'autres détachements après, on saura d'autant plus [avoir] des rapports. Au reste, Elle m'obligera sensiblement de me dire, comment Elle croit que de Lœwenberg nous saurions opérer avec le plus de succès, sans les Russes, auxquels en vérité il ne faut plus compter; et sans eux reste à délibérer si Schweidnitz nous convient. Je marque à Laudon qu'il doive se porter sur Jauer ou Goldberg, pour être plus à portée à prêter la main selon les circonstances, et je crois que de Lœwenberg et de Goldberg on couvre tout aussi bien Schweidnitz, et on facilite plus les Russes à faire quelque chose, s'ils en ont encore envie.

Daun.

Nach der Ausfertigung; der Zusatz eigenhändig. Der Brief von Daun nach der an Prinz. Heinrich gesandten Abschrift.


12306. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Quartier général de Bunzlau, 8 août 1760.

Me voici, grâces à Dieu ! arrivé hier ici avec mon armée, après une marche de 19 grosses milles allemandes en cinq jours, depuis Dallwitz jusques ici; marches des plus pénibles, par le grand train de charriage que j'étais indispensablement obligé de traîner avec moi, et des plus critiques et dangereuses, par les passages de différentes rivières et bois où j'ai passé, pour ainsi dire, en face des ennemis. Car Daun avec son armée nous avait devancés à Bautzen; Ried avec quelques corps séparés nous côtoyait de ce côté-là; nous avions Lacy au dos et Beck devant nous à Bunzlau. Nonobstant cela, tout s'est passé heureusement et sans opposition, en sorte qu'il ne s'est tiré un coup de fusil pendant toute cette marche. Daun s'est tiré avec son armée vers Lauban et Lœwenberg. A ce que j'apprends, il doit avoir pris son quartier à Düringsvorwerk1 et rassemble autour de lui les corps de Ried et de Beck. L'on dit qu'il se joindra, d'ailleurs, ceux de Laudon et de Lacy. Comme son dessein paraît être d'assiéger Schweidnitz, je ne m'amuserai guère ici, mais me tirerai de ce côté-là pour anéantir ce projet et pour couvrir cette forteresse. Il sera très difficile d'éviter à cette occasion une affaire générale qui décidera de tout.

Je ne vous donne point de nouvelles de mon frère, qui aura eu soin de vous en faire part lui-même de ses opérations. Autant que j'ai appris, il est de l'autre côté de l'Oder près de Breslau contre les Russes. Auprès de Dresde et en Saxe, n'est que l'armée de l'Empire avec Hadik et un petit corps des Autrichiens auxquels j'ai opposé le



1 Ostsüdöstl. von Löwenberg.