<605> à peine peux-je faire passer des billets pour les choses de la dernière conséquence, les Russes s'étendant jusqu'à Sagan et Sorau. Dès que je pourrai faire passer des lettres, je ferai certainement ce que vous dites,1 je l'ai bien résolu; mais il faut suspendre cette affaire jusqu'à la fin d'octobre.
Daun veut me tirer de ma position par les mouvements des Russes, et je veux le tirer de la sienne par mon détachement de la Haute-Silésie; je crains que nous ne réussirons les uns ni les autres dans nos projets. Cette campagne me parait plus insupportable que les précédentes; quelque peine et quelques soins que je me donne, je ne puis avancer d'un pas pour les grands intérêts, et je ne réussis que dans les bagatelles. Nous sommes ici nez contre nez, tous deux dans des camps inattaquables; les Autrichiens commencent à manquer de fourrage, peut-être que dans quelques jours ils seront obligés de décamper; tout cela est encore très problématique.
Je souhaite de tout mon cœur apprendre bientôt de bonnes nouvelles de votre santé. Je suis ici dépourvu de toute assistance, et il faudra nécessairement dans peu partager l'armée; je n'ai personne à qui la confier. Vous voyez mes embarras de loin; si vous étiez ici, vous les trouveriez plus grands que tout ce que vous pouvez imaginer.
Federic.
Das Hauptschreiben nach dem eigenhändigen Concept. Der Zusatz eigenhändig auf der im übrigen chiffrirten Ausfertigung.
12395. AN DEN GENERALMAJOR VON JUNG-STUTTERHEIM.
Dittmannsdorf, 30. September [1760].
Mir wird sogleich gemeldet,2 dass von der russischen Armee, davon das Gros eigentlich noch bei Carolath der Gegend Glogau dies- und jenseits der Oder stehet, der General Tschernischew nebst dem Tottleben und einem besonderen Corps detachiret worden, welches Corps in drei Colonnen über Neustädtel gegen Sagan und den 27. dieses gegen Sorau gegangen sei; es habe solches auch auf neunzehn Tage Proviant bei sich.
Was die Russen unter diesem Marsch nach der Lausnitz eigentlich vor Desseins haben, ist noch nicht zu penetriren. Da man aber Mich aus Polen benachrichtigen will, als ob die Russen die Absicht haben sollten, vor Schluss ihrer Campagne noch einen coup de main auf die Churmark [zu] thun, und vorpoussiren, auch vielleicht, wenn es möglich, bis gegen Berlin penetriren wollten, so habe Ich zwar noch Mühe zu
1 Der Prinz hatte, Breslau 27. September, betreffs der Verschwörung dem Könige vorgeschlagen, „de faire examiner cette affaire par une commission solennelle, établie pour cet effet, ahn de découvrir les auteurs de cette abominable trahison“ ; den Schuldigen möge öffentlich der Process gemacht werden.
2 Vergl. Nr. 12396.