<85> intéressantes que vous avez fait joindre à vos lettres,1 dont les nouvelles sont aussi bonnes que je saurais les souhaiter, et pourvu qu'elles continuent, il ne reste presque plus de doute que les Français ne soient obligés de rechercher la paix de l'Angleterre, pour la faire séparément avec nous, ce qui fera mettre bien de l'eau dans le vin aux deux cours impériales et changer la scène tout-à-fait en notre faveur.
Quant à moi, le Prince héréditaire que j'ai informé confidemment de tout, vous dira confidemment à son retour toutes mes idées et les moyens que je crois convenables pour nous soutenir contre les complots de presque toutes les puissances redoutables de l'Europe. Il vient de partir, à mon regret, avec ce qu'il y a de troupes à ses ordres, le 8 de ce mois, après que ses troupes l'avaient devancé un jour et que j'ai eu la satisfaction de le posséder un jour de plus.
Les mesures que Votre Altesse a prises relativement au landgrave de Hesse-Cassel,2 ont tout mon applaudissement; pour ledit Prince, qui vient de faire un voyage dans ses États, après m'en avoir demandé la permission,3 je me flatte de fixer son inconstance et de le retenir dans les bonnes voies, au moins pour un temps de six à sept mois; aussi notre cher neveu s'expliquera-t-il à vous sur les moyens que j'ai conçus pour y parvenir.4
Pour moi ici, vous pouvez être persuadé que je n'oublie ni ne néglige rien de tout ce qui peut contribuer à remettre entièrement mes années, et que je prends tous les arrangements qu'il faut, autant qu'ils dépendent de moi, pour faire tête à nos ennemis orgueilleux. Je remets, autant qu'il est possible, jusqu'aux régiments que Finck a rendu honteusement prisonniers de guerre5 aux Autrichiens, puisque presque la moitié des régiments était absente à cette malheureuse affaire de Maxen. Enfin, je me battrai avec les armes que j'ai, jusqu'à la paix, laissant, au reste, le succès aux évènements. Toutefois est-il sûr que le commencement de la campagne sera bien rude. Daun est allé à Vienne, pour y concerter le plan des opérations de la campagne. Je présume que jusqu'à la fin du mois de mars tout restera assez tranquille, mais alors je crois qu'on fera le diable à quatre partout.
Je vous rends grâce de ce que vous avez bien voulu recueillir à ma réquisition tout ce qui vient de nos déserteurs et de soi-disants rançonnés d'eux-mêmes dans les quartiers des troupes à vos ordres, de même que de l'attention que vous avez eue, à mes instances, pour vouloir faire enlever des habitants de distinction et des plus aisés dans
1 Vergl. die Beilagen zu Nr. 11836.
2 Prinz Ferdinand hatte seinen Adjutanten, Major von Bülow, nach Magdeburg zum Landgrafen geschickt mit dem Auftrag, ihn bei der Partei seines Vaters festzuhalten. Ferner wollte Prinz Ferdinand Cassel in einen vertheidigungsfähigen Zustand setzen und eine aus Hessen und Hannoveranern gemischte Garnison hineinlegen.
3 Vergl. Nr. 11811.
4 Vergl. Nr. 11827.
5 So nach dem Concept. In der Ausfertigung: „rendus des plus honteusement“ .