11737. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
[Pretzschendorf], 3 [janvier 1760].
Mon cher Frère. Tout se trouve ici dans la même situation, les Autrichiens dans les neiges, et nous sous les toits.
J'ai reçu des lettres d'Angleterre arriérées de tout un mois;7-5 il y paraît que le nouveau roi d'Espagne7-6 n'est pas aussi bien disposé pour l'intérêt de l'Angleterre que son prédécesseur; rien de la paix.7-7 J'ai<8> donc mis tous mes émissaires en campagne, pour être informé sûrement de ce qu'on en pourra espérer. Je suis fâché de continuer à vous donner des nouvelles peu consolantes, mais vous savez trop que je ne suis pas maître des évènements, pour vous en prendre à moi. Voilà, mon cher frère, où nous en sommes jusques à présent, et j'avoue que nous n'avons guère avancé; la fin de ce mois décidera sûrement de notre sort.
Je suis avec la plus parfaite tendresse, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
7-5 Vergl. S. 3 und S. 11.
7-6 Karl III., der am 10. August 1759 seinem Bruder, Ferdinand VI., gefolgt war. Vergl. Bd. XVIII, 773.
7-7 Vergl. Nr. 11741.