11809. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.
Freiberg, 6 février71-3 1760.
J'ai reçu la lettre que vous m'avez faite du 3 de ce mois. Voilà tout à quoi j'ai travaillé jusques ici, de mener seulement les choses à ce qu'on commence à se parler, à s'expliquer et à entrer en matière,71-4 afin qu'on puisse voir au moins ce que chacune des parties prétend et ce qu'on peut alors se promettre du succès d'une négociation entre l'Angleterre et la France, pour que celle-ci fasse sa paix séparément de ses autres alliés. Dès que j'aurai obtenu ce but, je me flatte que les affaires prendront un bon train, à moins qu'on ne mette pas de part et d'autre les conditions à un trop haut prix; sur quoi je suis à présent un peu en peine, et que les intrigues du parti autrichien en France<72> n'opèrent sur les bien intentionnés pour la paix que la France, qui voudra mettre ses conditions à un trop haut ton, ne rebute le ministère anglais.
Dans notre situation ici il n'y a rien de changé. Il faut voir si les Autrichiens hasarderont quelque diversion, malgré la saison, ce que sans doute ils entreprendront dès le mois de mars ou d'avril.
Soli et secret. Si, en attendant, la paix avec la France ne s'achemine pas, ou si le hasard ne nous favorise pas de quelque autre évènement favorable, la perspective est un peu effrayante pour nous. Je crois que vous ne ferez pas mal de prendre toujours des arrangements sous main et sans que rien en paraisse ni en transpire au public, pour ne pas trop le révolter, pour votre retour à Magdeburg et pour vos quartiers là-bas, afin que, quand malheureusement les circonstances l'exigeaient, tout y soit arrangé de longue main déjà, et de sorte que ce retour et celui de la cour puisse se faire sans de si fâcheux éclats qu'autrefois et sans trop désoler tout d'un coup le public.
Voilà quelques espérances qu'on nous donne, mais il nous faut des évènements, et non pas des chimères. Mon neveu est parti aujourd'hui, à mon grand regret. Dès que je verrai plus jour à tout ceci, je vous le manderai.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.
71-3 Auf dem Schreiben des Prinzen Friedrich Eugen von Württemberg, d. d. Schwedt 2. Februar, findet sich u. a. die Weisung für die Antwort: „Que le Roi était . . . charmé d'apprendre l'état de son reconvalescence (vergl. Bd. XVIII, 665), et que Sa Majesté faisait des vœux pour son prompt rétablissement parfait. Qu'elle lui priait cependant de se tenir en repos et d'attendre tranquillement son entière guérison.“
71-4 Finckenstein hatte geschrieben, dass er mit Freude aus Knyphausens Bericht vom 15. Januar ersehen habe, welche Erklärung General Yorke auf Affrys Eröffnungen hin (vergl. S. 61) abzugeben beauftragt sei.