11907. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.
Hellen berichtet, Haag 4. März, über eine geheime Unterredung zwischen ihm und dem französischen Gesandten Grafen d'Affry. Im Laufe dieser Unterredung habe d'Affry erklärt, dass er und Baron Reischach die Antwort ihrer Höfe auf die preussischengliscbe Declaration bereits seit einigen Tagen in Händen hätten, „mais qu'étant<169> convenus ensemble de n'en point parler encore, il espérait que je voudrais l'excuser s'il ne pouvait pas trop bien s'ouvrir encore là-dessus, mais qu'ils attendaient la réponse de la Russie à tout moment; . . . que l'idée de sa cour était que, comme il serait extrêmement difficile de régler tous les intérêts des alliés réciproques à un congrès, le meilleur et l'unique moyen de mettre fin à cette guerre, serait d'accommoder préalablement la querelle entre elle et l'Angleterre, sans que l'une ou l'autre abandonnât ses alliés; qu'aussi la France n'avait jamais proposé que l'Angleterre dût abandonner les siens et nommément Votre Majesté; enfin, qu'on pourrait soutenir toujours ses alliés, tant qu'on jugerait à propos, mais le faire de façon à ne pas fomenter la guerre.“
Hellen habe sodann gefragt: wenn der König von Preussen von seinen Feinden erdrückt sein werde, „quel bien en résultera-t-il à la France? Y est-on toujours dans 1 idée que c'est de votre intérêt que le roi de Prusse, pour me servir d'une expression favorite de Vienne, soit écrasé, que cette cour gouverne despotiquement en Allemagne au bout de cette guerre, et que la Russie, favorisant ses vues, se mêle de toutes les querelles d'avenir?“ D'Affry habe erwidert: „Je vous dirai comme particulier que la France ne peut que se ruiner toujours de plus en plus, si la guerre continue, que nous ne devons pas souhaiter que le roi de Prusse soit écrasé, puisqu'il faudrait toujours songer après à relever lui ou quelque autre, et j'avouerai avec vous que, si on n'y prend garde, la Russie deviendra une puissance trop forte pour tous les autres. Aussi vous voyez, ajouta-t-il, que la France voudrait sortir d'affaire. Nous ne prétendons pas de dédommagement ni de conquête du côté de l'Allemagne, et nous n'avons rien à demander à la charge du Roi votre maître. Nous sentons aussi fort bien qu'après les évènements passés nous pouvons en espérer encore beaucoup moins dans le nouveau monde. Ce sera, selon nous, une opération bien difficile, pour ne pas dire impossible, de démêler tous les intérêts à un congrès, et c'est pour cette raison que nous voudrions régler premièrement notre différend avec l'Angleterre, persuadés, comme nous sommes, qu'après cela il y aurait moyen d'arranger tout le reste. Nous avons donné carte blanche à l'Espagne pour nos affaires d'Amérique, mais il semble que depuis ce temps-là l'Angleterre recule plutôt que d'avancer quant à la pacification.“
Zum Schluss habe sich d'Affry die folgende Erklärung Hellens notirt, um sie seinem Hofe zu berichten: „M. de Hellen . . croyait presque pouvoir vous assurer, quoiqu'en particulier, que, si la France voulait faire des propositions où le roi de Prusse serait compris, qu'alors de telles propositions pourraient être écoutées.“ 169-1
Freiberg, 12 mars 1760.
J'ai reçu la dépêche que vous m'avez faite du 4 de ce mois, et suis bien content de la façon dont vous vous êtes acquitté de mes ordres, en vous procurant un entretien particulier avec le comte d'Affry en lieu troisième.169-2 Quoique ce ministre soit agi envers vous avec beaucoup de réserve encore, j'ai cru cependant entrevoir, par quelques ouvertures qu'il vous a faites, des choses qui ne me déplaisent nullement, mais qui se développeront plus encore, dès qu'il aura reçu la réponse de sa cour sur le rapport qu'il lui aura fait à l'égard de votre<170> conversation. Il m'a fait plaisir, d'ailleurs, quand j'ai vu que la France ne soit pas parvenue à ce point d'illusion jusqu'à vouloir contribuer à l'agrandissement de son ennemie naturelle et la plus dangereuse, savoir la nouvelle maison d'Autriche.
J'approuve, au reste, que vous avez d'abord fait communication à M. Yorke de tout dont il s'est agi dans cette conversation, et ne doute non plus que vous ne l'ayez fait séparément à mon ministre comte de Finckenstein.
Federic.
Nach dem Concept.
169-1 Der obige Bericht Hellens wird vom Könige dem Gesandten Mitchell gezeigt, wie dieser, Freiberg 12. März, (private and secret) an Holdernesse berichtet. Mit Bezug auf den Landgrafen von Hessen hat der König, wie Mitchell weiter schreibt, geäussert: „It might not be amiss, in the present circumstances, to amuse hirn with distant expectations of relaxing a little with regard to the county of Hanau.“
169-2 Vergl. Nr. 11770, 11891.