11921. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.
Freiberg, 18 mars 1760.
Le rapport que vous m'avez fait du 8 de ce mois, m'a été bien rendu; dont j'ai été bien aise par la façon exacte dont vous m'avez communiqué l'extrait du rapport que M. de Yorke a fait à sa cour au sujet du dernier pourparler qu'il a eu avec le comte d'Affry.178-1
Autant que je présume de toutes les ouvertures que celui-ci a faites, je crois entrevoir que les Français voudraient bien faire valoir par l'Espagne l'établissement de Don Philippe178-2 dans les Pays-Bas, qu'ils n'osent proposer eux-mêmes aux Anglais, mais qu'ils voudraient faire réussir au moyen de la médiation de l'Espagne ou tirer celle-ci, en cas que l'Angleterre s'y refusât, dans leur parti. Enfin, je me défie d'autant plus de la sincère intention des Français pour voir bientôt rétablie la paix, parceque, s'ils étaient tant pressés pour l'avoir, ils auraient eu la meilleure occasion de s'expliquer par le comte d'Affry envers M. de Yorke : de sorte que, puisqu'ils ne l'ont pas fait, je doute fort qu'ils charrient droit.
Voilà ce que j'en pense, et je serai bien aise que, selon la connaissance que vous sauriez mieux avoir que moi des personnes là et de leur manière d'agir, vous m'expliquiez votre sentiment là-dessus.
Federic.
Nach dem Concept.
178-1 Vergl. Nr. 11923.
178-2 Der jüngere Bruder König Karls III. von Spanien.