11945. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Freiberg, 27 mars 1760.

Le rapport que vous m'avez fait du 18 de ce mois, m'a été fidèlement rendu. Qui m'a causé beaucoup de satisfaction par le compte exact que vous m'avez rendu de la conversation que M. de Yorke a eue avec le comte de Saint-Germain,202-2 à la vérité la plus singulière, s'il en fut jamais, mais fort intéressante.

Vous ferez un compliment le plus flatteur de ma part que vous saurez imaginer, au général Yorke, pour lui marquer ma reconnaissance de la communication confidente qu'il vous en a faite d'abord, pour m'en instruire, et ma sensibilité extrême où j'ai été, en apprenant les sentiments qu'il a fait éclater encore à cette occasion de son attention pour mes intérêts, et vous l'assurerez d'ailleurs du secret que j'en ménagerai.

<203>

J'ai écrit cependant quelque chose de cet entretien sous le sceau de secret à mes ministres en Angleterre,203-1 en les instruisant d'appuyer au possible auprès le ministère anglais, afin qu'il donne présentement au plus tôt mieux ses instructions au général Yorke, pour qu'il sache clairement les conditions auxquelles l'Angleterre voudra faire la paix pour elle et ses alliés avec la France, et ce qu'elle voudrait garder de ses conquêtes ou en rendre aux Français, afin qu'on saurait procéder en conséquence à convenir au plus tôt sur de certains articles préliminaires clairs et exprimés sans ambiguïté, qui sauraient tranquilliser les affaires et servir après de base pour la pacification générale à régler au congrès de paix qui en suivra.

Federic.

Nach dem Concept.



202-2 Vergl. Nr. 11936 und Nr. 11944.

203-1 Vergl. Nr. 11944.