11949. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.
Freiberg, 28 mars 1760.
La lettre que Votre Altesse m'a écrite du 24 de ce mois, m'a causé d'autant plus de satisfaction que j'ai appris avec plaisir le succès de votre expédition dans le pays de Fulda,207-3 dont j'ai été bien aise et vous en félicite cordialement.
Selon que j'apprends ici, je crois que l'armée russienne près de la Vistule ne s'assemblera pas avant le 8 ou le 10 du mois de mai, de sorte, comme il lui faut du temps pour faire ses autres arrangements, je présume qu'elle ne saura se mettre en mouvement ni commencer ses opérations avant le commencement du mois de juin. Pour ce qui regarde les Autrichiens, je n'en saurais rien pénétrer encore, mais, à ce qu'il me semble, ils sauraient bien rester tranquilles jusqu'à ce temps à peu près, pour commencer alors d'un concert commun leurs opérations tout à la fois.
La paix à faire avec la France me paraît une affaire encore bien problématique, dont au moins on n'en207-4 peut juger avec exactitude, avant que de voir si les Français s'approcheront à ce sujet ou non.
Ici le général-major de Schenckendorff avec quelque petit détachement vient de faire replier l'ennemi sous les ordres de Luzinsky de<208> Gera jusqu'à Hof; mais comme l'ennemi s'est retiré précipitamment et trop tôt, il a été impossible de lui porter quelque échec.
P. S.
Je suis bien aise de dire à Votre Altesse que, selon certains avis que j'ai reçus,208-1 les Français ne se presseront pas fort de faire marcher leur armée; ils voudront la paix, et je pense qu'elle pourrait bien se constater. Vous m'obligerez infiniment de garder le secret le plus religieux sur ce petit avis que je n'ai pu m'empêcher de vous donner confidemment pour vous seul.
Federic.208-2
Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.
207-3 General Gilsa hatte am 19. März südlich von Fulda den Feind angegriffen und zurückgeworfen.
207-4 So.
208-1 Vergl. Nr. 11944. 11947.
208-2 Dem Rittmeister von Froideville schreibt der König am 28. März, er sei damit zufrieden, dass der Rittmeister über die Mulde vorgehen wolle, „um die Leute zum Gehorsam zu bringen. Allein es muss mit grosser Vorsicht und Attention geschehen. Ich habe dem Obristen von Pröck in Chemnitz aufgegeben, Euch ein Commando Infanterie verabfolgen zu lassen.“ [Wien. Kriegsarchiv.]