12164. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Camp de Meissen, 12 juin 1760.

Je vous sais gré de tout ce dont vous m'avez bien voulu instruire par votre lettre du 10.

Quant aux Turcs, il faut bien que je doute que ces affaires-là sortiront leur effet. Malgré cela, les Autrichiens font des mouvements si étranges qu'on n'en peut rien comprendre. On en change de moment à d'autre. Laudon s'est retiré, inopinément et pendant la nuit, de son camp de Frankenstein dans la comté de Glatz. Il pourra mettre le siège devant cette place. Cependant il n'y a pas encore ni artillerie ni munitions de préparés pour une telle entreprise. Ainsi il n'y a pas moyen de comprendre, ni de deviner ce qui en deviendra.

Je passerai encore l'Elbe le 15, mais je me contenterai de prendre mon camp à l'autre rive pour y être à portée en tout cas; mais je ne m'engagerai point dans les grandes aventures, à moins qu'une nécessité indispensable ne m'y force.

Je présume que vous aurez au premier jour une réponse positive sur ce qui regarde la résolution de la cour de Copenhague.416-2 Si ces gens ne pensent qu'à nous tenir le bec dans l'eau et de profiter de ces pourparlers pour obliger le Grand-Duc à se prêter d'autant plus tôt aux instances du' Danemark par le canal des puissances ennemies et pour nous planter là en après, j'approuve bien que vous leur mettiez poliment le marché à la main pour conclure ou rompre la négociation tout de suite.

Federic.

Nach der Ausfertigung.

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416-2 Vergl. S. 396.