12306. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Quartier général de Bunzlau, 8 août 1760.

Me voici, grâces à Dieu ! arrivé hier ici avec mon armée, après une marche de 19 grosses milles allemandes en cinq jours, depuis Dallwitz jusques ici; marches des plus pénibles, par le grand train de charriage que j'étais indispensablement obligé de traîner avec moi, et des plus critiques et dangereuses, par les passages de différentes rivières et bois où j'ai passé, pour ainsi dire, en face des ennemis. Car Daun avec son armée nous avait devancés à Bautzen; Ried avec quelques corps séparés nous côtoyait de ce côté-là; nous avions Lacy au dos et Beck devant nous à Bunzlau. Nonobstant cela, tout s'est passé heureusement et sans opposition, en sorte qu'il ne s'est tiré un coup de fusil pendant toute cette marche. Daun s'est tiré avec son armée vers Lauban et Lœwenberg. A ce que j'apprends, il doit avoir pris son quartier à Düringsvorwerk538-1 et rassemble autour de lui les corps de Ried et de Beck. L'on dit qu'il se joindra, d'ailleurs, ceux de Laudon et de Lacy. Comme son dessein paraît être d'assiéger Schweidnitz, je ne m'amuserai guère ici, mais me tirerai de ce côté-là pour anéantir ce projet et pour couvrir cette forteresse. Il sera très difficile d'éviter à cette occasion une affaire générale qui décidera de tout.

Je ne vous donne point de nouvelles de mon frère, qui aura eu soin de vous en faire part lui-même de ses opérations. Autant que j'ai appris, il est de l'autre côté de l'Oder près de Breslau contre les Russes. Auprès de Dresde et en Saxe, n'est que l'armée de l'Empire avec Hadik et un petit corps des Autrichiens auxquels j'ai opposé le<539> général Hülsen. Vous aurez soin de communiquer tout ceci, autant que vous le jugerez convenable, à nos ministres aux cours étrangères. Faites de même informer le public de quelque chose à ce sujet. Je joins une petite note à cet usage que vous rédigerez un peu mieux en forme, comme il faut.539-1

Soyez persuadé que je ferai tout ce qui sera humainement possible, pour changer en mieux la face de nos affaires, sans donner quelque chose au hasard. Il n'y a que la grande supériorité en nombre de l'ennemi que j'ai à appréhender. Je me flatte de bons succès avec l'aide de Dieu.

Je crois que dans peu de jours la querelle entre Carthage et Rome sera décidée.

Federic.

Hauptquartier Bunzlau, 7. August 1760.

Den 29. des Abends brachen Se. König]. Majestät der König von Leubnitz auf und nahmen das bekannte Lager auf die Höhen von Bennerich und von Kesselsdorf. Den 31. ward nach Schieritz. marschiret, und der Generallieutenant von Hülsen blieb mit einem Corps d'armée in dem Posten von Schlettau. Den 1, passirete die Armee zu Hirschstein die Elbe und lagerte sich bei Dallwitz, den 3. bei Roitzsch,539-2 den 4. bei Radibor, den 5. bei Arnsdorf, den 6. bei Rothwasser, den 7. bei Bunzlau. Ohngeachtët nun dass der Feldmarschall Daun den 1. bereits bei Bautzen eingetroffen, so haben Se. Majestät der König ihm doch in Schlesien zuvorzukommen gewusst, wie auch alle Hindemisse, so sich präsentiret, aus dem Weg geräumet, da man nicht allein die Elbe, die Spree, die Neisse, die Queiss und die Bober zu passiren, sondern auch ausser dem Feldmarschall Daun auch den General Ried von Bautzen aus zur Seiten und den General Lacy im Rücken gehabt, und, ohngeachtet diese Obstacles und mit einem Train von mehreren als 2000 Fahrzeugen, hat sich der Feind mit seine verschiedene Corps niemalen im Stande gesehen, das allergeringste zu entrepreniren, und im Gegentheil hat man überall einige kleine feindliche Posten surpreniret und von solchen verschiedene Gefangene gemacht. Zu Burckenbrück,539-3 nach Passirung der Neisse, hat man über die 100 Mann Gefangene eingebracht, von dem Corps d'armée des Generals von Beck, so einige Zeit bei Bunzlau gestanden, bei Annährung Sr. Majestät des Königs aber mit grössester Eil sich auf Braunau retiriret; indessen der heute mit einigen Husaren und etwas Dragoner von Bunzlau detachirete Generalmajor von Krockow fast stündlich viel Gefangene von den theils auf Execution zu Beitreibung der fast unerschwinglichen ausgeschriebenen Contribution, theils sonsten detachirten und sich zurückziehenden Parteien derer Oesterreicher vom Beckschen und Laudonschen Corps hierher einschicket.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz „Je crois que etc.“ eigenhändig.



538-1 Ostsüdöstl. von Löwenberg.

539-1 Vergl. Berlinische Nachrichten vom 14. August, Nr. 98.

539-2 Vergl. S. 536. Anm. 4.

539-3 Birkenbrück südwestwestl. von Bunzlau.