12350. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
Bunzelwitz, 10 septembre 1760.
A mon frère!
Ce n'est pas ici le cas de prendre des partis modérés; il faut se délivrer d'un ennemi, pour pouvoir résister à l'autre, au cas qu'il approche. Je n'ose point hasarder de détachements : primo, parceque l'ennemi est ensemble; secundo, parceque tout le monde tremble au nom de détachement; tertio, parcequ'il ne me convient point de mettre les choses au hasard. Je marche demain par Bernecken574-4 et Kauder et je me camperai sur les hauteurs de Reichenau,574-5 par où j'ôte un des chemins de Landeshut à l'ennemi et les rejette dans les montagnes; un second mouvement de cette nature décidera de leur retraite pour la Bohême.
Je me flatte que votre santé se remettra. J'ai eu, trois jours de suite, une crampe si terrible que j'ai cru suffoquer; cela est un peu passé. Il n'est pas étonnant que les chagrins et les continuelles inquiétudes où je vis depuis deux années, ne minent et ne renversent à la fin le tempérament le plus robuste.
Federic.
Das Hauptschreiben nach dem eigenhändigen Concept. Der Zusatz eigenhändig auf der im übrigen chiffrirten Ausfertigung.
574-4 D. i, Bärnchen; ebenso wie Kander nordwestl. von Hohenfriedberg.
574-5 Vergl. Nr. 12348.