<150>à l'ennemi, et des déserteurs qui en sont venus, m'ont assuré que le prince Charles de Lorraine avec l'armée ennemie était en marche entre Znaym et Teutschbrod, pour aller vers Prague. Je crois, plutôt, qu'ils rentreront dans leurs vieux quartiers, ou qu'ils tâcheront de renforcer le corps de Khevenhüller. J'ai cru nécessaire de vous en avertir, et en cas que l'ennemi voulût aller en force vers le Danube, je vous prie de considérer s'il ne serait pas nécessaire de marcher alors avec le corps de troupes sous vos ordres vers le Danube, pour y renforcer les troupes françaises qui y sont, auquel cas je me chargerais volontiers de couvrir la ville de Prague. J'attends votre réponse au plus tôt possible, étant avec beaucoup d'estime, Monsieur, votre très affectionné
Federic.
Nach dem Concept.
831. AU MARÉCHAL DE FRANCE DUC DE BELLE-ISLE A PRAGUE.
Chrudim, 5 mai 1742.1
Monsieur. J'ai reçu votre lettre du 30 d'avril avec cette satisfaction que vos lettres me donnent toujours; et les bonnes nouvelles de ce que les progrès que vos troupes ont faits, du côté du Danube, ont obligé déjà l'ennemi de quitter la plus grande partie de la Bavière, m'ont charmé; aussi ne saurait-on penser rien de mieux que ce que vous me mandez sur la position que vos troupes iront prendre.
Quant aux affaires de Bohême, je vous ai déjà mandé dans ma lettre du 28 d'avril toutes les difficultés qui se présentent ici pour que je ne puisse opérer tout de suite avec mon armée, qui en attendant ne laisse pas de se rassembler de jour en jour, et je me suis expliqué amplement vers M. le comte de Mortagne des raisons qui obligent nos armées en Bohême de suspendre encore nos opérations, l'armée de M. le maréchal de Broglie étant nécessitée d'attendre ses recrues, et moi l'arrivée des fourrages.
Les difficultés que je trouve pour faire suivre les fourrages et les provisions nécessaires à l'armée, sont insurmontables dans ce pays, où il n'y a point de rivières dont on pourrait s'aider.
Ledit comte de Mortagne aura l'honneur de vous expliquer en détail tout ce que je vous mande ici en raccourci, et, en attendant votre arrivée, je vous prie d'être assuré de l'estime invariable et de la considération avec laquelle je suis à jamais, Monsieur, votre très affectionné et très fidèle ami
Federic.
Nach dem Concept.
1 Ein zweites Schreiben an Belle-Isle von demselben Datum ist gleichen Inhalts wie der vorstehende Brief an Broglie.