867. AU MARÉCHAL DE FRANCE DUC DE BELLE-ISLE A SAHAY.
Camp de Brzezy, 27 mai 1742
Monsieur. J'ai été charmé d'apprendre, par votre lettre du 26 de ce mois, l'agréable nouvelle de l'avantage que vos troupes viennent de remporter sur l'ennemi, dont M. le chevalier de Courten m'a très bien rapporté le détail, et dont je vous félicite de tout mon cœur. Quoique l'affaire n'ait pas été décisive, néanmoins c'est toujours un bon commencement, qui ne manquera pas de faire impression dans les conjonctures où nous sommes. Il serait à souhaiter que les circonstances voulussent permettre de suivre l'ennemi, afin de lui brûler au moins et ruiner ses magasins, et si c'est une chose à faire, je suis persuadé que vous y penserez.
Ce sera toujours un sujet de satisfaction pour moi, quand j'aurai le plaisir de vous voir ici, et je vous prie d'être assuré qu'on ne saurait être avec plus de considération et d'estime, Monsieur, votre très affectionné
Federic.
Nach dem Concept.
868. AU MARÉCHAL DE FRANCE DUC DE BELLE-ISLE A PRAGUE.
[Camp de Brzezy, 29 mai 1742.]
Monsieur. Après avoir mûrement réfléchi sur les conjonctures présentes et sur les circonstances où nous sommes actuellement, j'ai trouvé qu'il sera d'une nécessité absolue de faire avancer les troupes saxonnes, pour montrer d'autant plus de vigueur et de force contre l'ennemi.
Quant à moi, Monsieur, je ne prétends point qu'ils viennent ici m'assister; au contraire, j'y renonce de bon cœur. Mais je crois qu'il est très nécessaire que vous travailliez de toute votre force, pour faire mouvoir ces troupes françaises en Bohême, jusqu'à ce que le renfort leur vienne.
Par cette jonction, les troupes françaises seraient mises en état d'agir offensivement contre l'ennemi et de le serrer de bien près; au lieu que, dans l'état où vos troupes sont actuellement, elles ne sauront etre qu'à la défensive, et il se pourrait aisément faire que l'ennemi fît, en attendant, un coup qui serait alors bien difficile à redresser. Je connais trop, Monsieur, votre zèle pour le bien de la cause commune, pour que je ne dusse être assuré que vous concevrez aisément l'importance de tout ce que je viens de vous mander, et de quelle nécessité il est de faire absolument avancer les troupes saxonnes. Aussi