<197>Majesté auraient pu être aux environs de Prague, pour y être à portée de soutenir en tout cas le Maréchal. Aussi espéré-je qu'avec ce secours que Votre Majesté y envoie, et qu'avec ce qui lui vient de troupes françaises, il se soutiendra contre les efforts que l'armée autrichienne voudra tenter contre lui. J'aurais souhaité de pouvoir y contribuer, mais comme mon armée ne s'est point remise de la, dernière bataille, le manque de subsistance où je l'exposerais, si elle s'éloignait de ses magasins, le rend presque impossible. Je suis etc.
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.
888. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BRESLAU.
Camp de Kuttenberg, 13 juin 1742
Mon cher Podewils. Je suis très content de votre exactitude à m'obéir, et des préliminaires que vous venez de signer. Nous aurions peut-être pu avoir avec le temps une paix plus avantageuse, mais nous en aurions aussi pu avoir une bien plus mauvaise. En un mot, lorsque je votts reverrai, je vous détaillerai toutes mes raisons, et vous conviendrez avec moi, quoi qu'on en dise, qu'en politique, et pour le bien du peuple que je gouverne, je n'ai pu faire autrement; enfin, c'est un grand et heureux événement, qui met ma maison en possession d'une des plus florissantes provinces d'Allemagne, au sortir d'une guerre la plus glorieuse du monde. Il faut savoir s'arrêter à propos, forcer le bonheur c'est le perdre, en vouloir toujours davantage est le moyen de n'être jamais heureux. Adieu, je m'en vais expédier mon gros Valory et Mortagne, qui sont insatiables de l'effusion du sang prussien.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
889. AU MARÉCHAL DE FRANCE DUC DE BELLE-ISLE A DRESDE.
[Camp de Kuttenberg, 13 juin 1742.]
Monsieur. M. le comte de Mortagne vient de me rendre votre lettre du 10 de ce mois, par laquelle j'ai vu tout ce que vous me mandez tant de la marche des Autrichiens, que du renfort que la cour de Saxe a destiné pour M. le maréchal de Broglie.
Si la cour de Saxe avait voulu suivre mon conseil, toutes leurs troupes seraient depuis longtemps auprès de Prague, et l'ennemi ne se serait peut-être point pris à M. de Broglie, sachant les troupes saxonnes à portée de soutenir vos troupes en Bohême. Mais comme cette cour n'a jamais voulu goûter ce conseil, je crains que tout ce qu'on fait à présent de sa part ne soit pas suffisant ni vienne pas assez tôt pour