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. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 20 avril 1743.

Après avoir vu par votre lettre du 26 du mars passé que le vicechancelier Bestushew, de même que le grand-maréchal de Brummer, est du sentiment qu'après que l'Impératrice a consenti que le régiment holsteinois dans le Mécklembourg me soit cédé, il n'y a qu'à envoyer quelqu'un de ma part vers l'évêque d'Eutin, et que tout serait réglé alors en moins de rien, j'ai résolu d'y envoyer un de mes aides de camp pour traiter là-dessus avec l'évêque d'Eutin, ne doutant point que celui-ci ne soit déjà averti des intentions de l'Impératrice et du Grand-Duc, pour que l'affaire puisse être réglée.

Comme il m'importe d'être instruit au vrai de ce que les Russes pensent sur mes troupes et sur mes arrangements militaires, et quelle opinion on a de mes troupes tant à la cour que parmi les officiers et soldats russiens, vous devez m'en faire un rapport juste. Je serais même assez curieux de savoir la façon de penser des Russes, de quelle manière et par quel endroit ils croient pouvoir m'entamer, si jamais ils voulaient m'attaquer, et le plan qu'on a eu là-dessus, lorsque, du temps de la ci-devante Régente, on pensa de faire une invasion dans mes pays en faveur de la reine de Hongrie, article dont je voudrais bien être instruit, afin de pouvoir prendre d'autant mieux mes mesures, si jamais contre toute espérance le cas devait encore arriver. Vous tâcherez donc de m'en faire un rapport exact.

Federic.

Nach dem Concept.


1112. AN DAS DEPARTEMENT DER AUSWÄRTIGEN AFFAIREN.

Potsdam, 21 avril 1743.

Mardefeld hätte wegen der von dem Graf Bestushew ihm ehedem geschehenen Insinuation wegen Stralsund1 noch nichts weiter berichtet. Er könnte dieser Sache halber wohl den Bestushew, jedoch ganz von weitem, sondiren, und es nur als vor sich hinwerfen; jedoch wenn davon gesprochen würde, zu vemehmen geben, dass wir wegen dergleichen Propos der Garantie von Russland und Engelland völlig versichert sein mussten.

Mündliche Resolution auf Mardefeld's Bericht, Petersburg 6. April. Nach Aufzeichnung des Cabinetssecretärs.



1 Mardefeld hatte am 5. Februar berichtet: „Le Vice-Chancelier m'a répété avanthier ce que son frère m'avait insinué dernièrement, que Votre Majesté trouvait maintenant une occasion favorable pour se saisir du reste de la Poméranie; qu'en chassant les Suédois d'Allemagne, Elle rendrait un service réel à une grande partie de l'Europe, parce que c'était l'unique moyen solide de rompre les liaisons pernicieuses qui subsistaient depuis un siècle entre la France et la Suède.“