<408>reine de Hongrie, et le besoin que l'Impératrice a de se lier plus étroitement avec moi.
Il sera même à souhaiter, aussi, que vous puissiez vous servir de cette occasion et du canal du sieur Lestocq, pour culbuter les frères Bestushew, qui, entièrement attachés à l'Angleterre, seront dans le fond de leur cœur toujours de mes ennemis secrets, quelque mine qu'ils fassent dans leurs détresses du contraire. Mais il faudra de toute nécessité que vous vous y preniez d'une manière bien fine, afin que, si vous deviez échouer dans votre tentative, vous ne vous rendiez les deux Bestushew irréconciliables, et n'ayez le même sort que Chétardie et sa cour, par les intrigues de ces deux frères s'ils restaient en place.
Enfin, il faut de deux choses une, ou que les Bestushew soient culbutés, ou que vous les gagniez, par toutes les façons, pour mes intérêts. Vous tâcherez surtout de cultiver de plus en plus la confidence et l'amitié du sieur Woronzow, et vous mettrez tout en œuvre pour écarter le parti autrichien, anglais et saxon, de manière que je tienne seul le haut bout à la cour russienne.
Il m'importe beaucoup que vous exécutiez bien mes ordres; c'est le moyen de vous attirer de moi une reconnaissance éternelle.
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.
1175. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.
Potsdam, 21 août 1743.
Je vous accorde la permission d'aller faire un voyage vers vos terres en Poméranie pour le temps du 1er septembre jusqu'au 1er roctobre. Aussi vous ai-je accordé le Vorspannpass que vous trouverez ci-clos.
Federic.
J'ai ordonné à Eichel de vous envoyer la copie des ordres que j'ai donnés à Mardefeld, par où vous verrez que j'ai été plus loin que vous encore dans cette affaire. Il faut saisir la balle au bond, je n'épargnerai point d'argent pour gagner à présent la Russie et pour l'avoir toute à nioi, et cela en est le vrai temps, ou nous ne réussirons jamais. C'est pourquoi il faudra nous y frayer le chemin, en culbutant Bestushew et tous ceux qui pourraient nous être opposés, car quand nous serons bien cramponnés à Pétersbourg, nous pourrons parler bien haut en Europe.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.