<459>ducale qui fût jeune et jolie, et que vous puissiez, faire proposer, pour renverser d'autant mieux le projet saxon, je veux bien vous dire que je m'étonne que l'Impératrice, qui veut tant de bien à la princesse de Zerbst, née princesse de Holstein et sœur du futur successeur de Suède, ne jette pas les yeux sur sa fille unique, qui, quoiqu'elle n'ait que quatorze ans, est belle et grande pour son âge et toute faite. Il est vrai qu'elle est cousine du Grand-Duc, mais pas assez proche pour qu'il ne la puisse épouser, même selon les lois de la religion grecque; sans compter qu'une telle alliance reserrerait d'autant plus le nœud de l'union entre la Suède et la Russie; et je sais de bonne part que la mère se flatte fort que l'Impératrice la destine pour son neveu. Outre celle-là, il y a deux princesses dans la maison de Hesse-Darmstadt, dont l'aînée a vingt ans, et la cadette a dix-huit ans, dont à la vérité la mère n'a été que fille du feu comte de Hanau; néanmoins, la tante était la reine d'Angleterre, dont la sœur avait épousé le dernier comte de Hanau.

Pour mes sœurs, vous êtes déjà assez instruit sur mon intention que je n'en marierai aucune en Russie. Aussi devez-vous tâcher de détourner adroitement qu'on ne m'en parle jamais.

J'attends à présent avec quelque impatience le retour du capitaine Mentzel, pour apprendre par les dépêches qu'il m'apportera les succès des commissions dont je vous ai chargé, surtout sur les deux articles qui m'importent le plus, dont le premier est la séparation de la famille de Riga, et le second l'éloignement des deux frères Bestushew. Je suis surpris que l'Impératrice agisse si mollement et avec tant de nonchalance sur un article qui lui importe autant que le premier, et qu'elle s'oublie à un tel point de ne pas prendre ses assurances sur une affaire qui l'intéresse tant, et sans laquelle elle et son neveu sont absolument exposés à toute sorte de catastrophe. Et quant au second article, j'aimerais bien de voir les deux frères hors de place, puisque sans cela je ne puis jamais faire fond sur l'amitié de la Russie. C'est pour cela que vous n'épargnerez ni adresse ni savoir-faire pour en venir à bout. Au reste, quant au jeune gentilhomme de Plater, vous devez me mander sur quel pied il souhaite de s'engager à mon service, ce dont j'attends votre rapport; et quant au capitaine Schütz, j'aurai à voir s'il y aura encore une escadron de hussards à lui donner, de quoi je vous avertirai en peu de temps.

Federic.

Nach dem Concept.


1246. AN DAS DEPARTEMENT DER AUSWÄRTIGEN AFFAIREN.

Klinggräffen berichtet, Frankfurt a. M. 29. October: „Hier, l'Empereur continua à me dire que le sieur de Chavigny, bien

Potsdam, 3. November 1743.

Der ganze Discurs von Chavigny ist Mir verdächtig. Kling-