<65>M. de Broglie éparpillait toute son armée en quartiers d'hiver. Si malheur lui arrive, c'est sa faute; il n'y a pas plus de 400 hommes à Tabor et quatre bataillons à Budweis, pourquoi ne les en chasse-t-il point? D'autant plus que toute l'armée autrichienne a pris ses quartiers dans cette partie de l'Autriche contiguë à la Bohême et à la Moravie. Mais il n'y a ni volonté ni prudence ni accord parmi les Saxons ni les Français, et ces gens me font plus enrager que l'ennemi, les hussards et les Cravates. Je suis avec les sentiments de la plus haute estime, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Majesté Impériale le très bon frère et fidèle allié

Federic.

Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Eigenhändig.


728. AU GÉNÉRAL COMTE DE RUTOWSKI A IGI. AU.

Znaym, 2 mars 1742.

Monsieur. J'ai été bien aise de voir dans votre lettre que vous avez occupé de nouveau Iglau, en quoi, selon moi, vous vous êtes très bien avisé, les circonstances du temps demandant absolument de montrer une bonne contenance vers l'ennemi, et de ne se replier jamais, sans qu'une nécessité absolue ne le demande. Je vous prie au nom de Dieu de ne vous replier plus que dans l'extrême nécessité, et sans avoir mes ordres, puisqu'autrement cela pourrait décourager vos gens et animer l'ennemi pour reprendre courage et pousser plus outre. Je travaille actuellement au plan des quartiers que vous désirez avoir, mais il me faut encore une couple de jours avant que de pouvoir vous l'envoyer. Quant aux provisions de farine que vous désirez, vous vous souviendrez, Monsieur, que je vous ai assigné, par ma lettre d'hier, les lieux d'où vous pourrez avoir tant les fourrages que d'autres provisions, ainsi qu'il ne dépendra que de vos ordres pour vous faire amener tout ce qu'il faut; au moins ai-je agi de telle manière jusqu'ici, et mes troupes m'ont amené le nécessaire. Néanmoins, pour vous convaincre du soin que j'ai pour vos troupes, je suis prêt de vous fournir quelque provision de farine, si vous disposerez qu'on vienne de Budwitz la prendre ici. Je suis avec des sentiments d'estime, Monsieur, votre très affectionné

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


729. AU GÉNÉRAL COMTE DE RUTOWSKI A IGLAU.

Znaym, 3 mars 1742.

Monsieur. Je vous envoie avec celle ci un plan du château de Spielberg, qu'un de mes officiers ingénieurs vient de me présenter, ayant eu occasion de le faire pendant son séjour à Brünn et au Spielberg, où il