<86>affaire; et comme, selon toutes les apparences, il y aura des articles séparés et secrets,1 dont peut-être on n'a pas trouvé à propos de me faire la proposition, puisque je n'ai rien vu que le corps du traité, vous tâcherez de sonder adroitement le terrain, si les ministres d'Hanovre n'en ont point proposé, ou si l'Empereur s'est entendu en quelque façon là-dessus avec la cour d'Hanovre. Vous savez que celle-ci a eu toujours les affaires de Mécklembourg et celles d'Ostfrise fort à cœur, pour s'emparer, à titre de possession, des bailliages d'hypothèque qu'elle tient dans le premier, et pour traverser mon droit de succession pour le second.
L'acquisition de l'évêché d'Osnabrück a été aussi un objet de ses désirs, de sorte que je suis tenté de croire qu'on aura tâché, au moins, de glisser quelque chose sur ces trois différents sujets dans les articles séparés. Et comme l'Empereur a besoin d'argent, et que la cour d'Hanovre en sait employer fort à propos, quand il s'agit de faire des acquisitions, je ne suis pas sans inquiétude que l'Empereur ne se laisse tenter de mordre à la grappe, dans la disette où il se trouve. Mais, comme ce Prince, ainsi que vous savez, s'est lié absolument les mains à l'égard du Mécklembourg et de la succession d'Ostfrise, dans le traité qu'il a conclu avec moi, je me flatte qu'il refusera constamment de contracter des engagements opposés à ceux dans lesquels il est entré avec moi.
Vous en pouvez bien lâcher quelque chose, par manière de discours, dans vos entretiens avec les ministres impériaux, sans marquer pourtant de la défiance contre la bonne foi de leur maître, et on verra au moins comment ils s'expliqueront là-dessus.
La condition que la cour d'Hanovre a stipulée pour elle dans le traité en question, sur ce qu'en six semaines de temps après la signature de ce traité, les troupes françaises doivent se retirer des pays d'Osnabrück, Münster et Paderborn, doit mériter toute votre attention, pour tâcher d'être instruit si l'Empereur se tient assuré du consentement de la France sur cet article, comme il y a de l'apparence qu'il l'en aura pressenti.
Il est certain que cette évacuation rassurerait beaucoup les Hollandais, et fermerait la bouche à ceux qui se sont servi du prétexte de ce voisinage et de plusieurs promenades que le maréchal de Maillebois a faites dans les places frontières de la République, pour sonner le tocsin et pour entraîner entièrement les esprits de la République dans les vues du parti dominant aujourd'hui en Angleterre.
1 Vergl. Droysen, V, I, 416 Anm. 3; 430; 435 Anm. 2. Der Beginn der Verhandlungen fällt noch in den Januar 1742; vergl. das Schreiben Karl Alberts an Graf Seinsheim, Mannheim, 28. Januar, bei Heigel, Die Correspondenz Karls VII. mit Graf Seinsheim, Miinchen 1878, S. 36.