720. AU MARÉCHAL DE FRANCE COMTE DE BELLE-ISLE.
Znaym, 27 février 1742
Monsieur. Votre lettre du date du 6 de janvier59-1 ne m'est parvenue qu'aujourd'hui, et les marques que j'y trouve de la confiance que Sa Majesté Impériale met en moi, m'ont causé une satisfaction extrême, aussi n'obligera-t-elle pas par là un ingrat.
Les raisons que vous alléguez pourquoi il sera nécessaire que Sa Majesté Impériale prolonge son séjour à Francfort, sont si solides que je ne pourrais pas y ajouter quelque chose, étant persuadé que dans les circonstances présentes Sadite Majesté ne saurait jamais mieux faire <60>que d'y rester. Aussi mon ministre d'état de Broich a déjà mes ordres pour qu'il doive rester à Francfort et y continuer sa fonction et les négociations sur lesquelles l'Empereur consultera le collége électoral. Quant aux instances que les ministres hanovriens vous ont faites sur le renouvellement de la convention qui fut faite l'année passée avec le roi d'Angleterre, je suis du sentiment qu'on pourrait la leur accorder ou, du moins, qu'on pourrait approfondir leur bonne foi, en leur proposant de la part de l'Empereur de faire une alliance avec lui et de lui fournir 12,000 hommes de troupes auxiliaires pour des subsides. Cela accordé, je crois qu'on pourrait retirer sûrement les troupes françaises de la Westphalie, et qu'on pourrait permettre alors au roi d'Angleterre de fournir quelques subsides en argent à la reine de Hongrie, en même temps que l'électeur d'Hanovre donnerait de ses troupes à l'Empereur pour soutenir ses intérêts et ses droits. Je vous prie, Monsieur, d'être persuadé des sentiments d'estime et de la parfaite considération avec lesquels je suis, Monsieur, votre très affectionné et fidèle ami
Federic.
J'ai trouvé ici nos affaires plus délabrées que je ne les ai crues, c'est pourquoi je me renforce de 20 escadrons et de 6 bataillons. Si je puis, en attirant les forces de l'ennemi sur moi, conserver le maréchal de Broglie et Prague, je croirai avoir rendu un service signalé aux alliés. Je ne saurais savoir si j'y parviendrai avec ou sans bataille. M. de Lobkowitz marche vers Krems, où il attend un renfort de 8,000 fantassins, que Khevenhüller amène de Bavière. On dit que le prince Charles y joindra 9,000 ou 6,000 hommes. Si je suis en force vers ce temps-là, je verrai ce que j'aurai de mieux à faire. En attendant, Brünn, muni de 6,000 hommes et de hussards, nous incommode beaucoup, touchant notre communication. Si le roi d'Angleterre nous peut procurer la paix, suivant l'alliance de la reine de Hongrie,60-1 cela vaudrait bien la peine de faire alliance avec lui.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.
59-1 Der Brief Belle-Isle's trägt dieses Datum, ist aber thatsächlich vom 6. Februar.
60-1 Seil. in seiner Stellung als Alliirter der Königin.