721. A L'EMPEREUR DES ROMAINS A FRANCFORT SUR-LE-MAIN.
Znaym, 27 février 1742
Monsieur mon Frère et Cousin. Par la lettre que je viens de recevoir de Votre Majesté Impériale en date du 29 de janvier, j'ai vu ce qui Lui plaît de me mander par rapport à une alliance à faire entre la cour de Madrid et moi.
Quoique Votre Majesté Impériale puisse être persuadée que je défèrerai toujours à Ses conseils, en tout ce qui me sera possible, et <61>que je ne refuserai pas même un traité d'amitié avec l'Espagne, néanmoins cela serait tout ce que je pourrais faire, en considérant qu'un traité d'alliance entre l'Espagne et moi ne saurait jamais faire du bien ni à l'un ni à l'autre, nos pays étant un peu trop éloignés entre eux, mais qu'au contraire une telle alliance me pourrait mêler de brouilleries qui sans cela ne me toucheraient aucunement. Selon mon peu d'avis, je crois que les affaires d'Allemagne nous donnent assez d'occupation pour nous appliquer uniquement à les finir, et qu'il faut laisser démêler à l'Espagne ses affaires en Italie, pour ne pas trop embrasser à la fois, ce qui pourrait nous mener un peu trop loin. Votre Majesté Impériale sera persuadée de l'attachement fidèle et de la haute estime avec laquelle je serai toute ma vie, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Majesté Impériale le très bon frère et fidèle allié
Federic.
Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin.