864. AU MINISTRE D'ETAT COMTE DE PODEWILS A BRESLAU.
Camp de Brzezy, 26 mai 1742.
Mon cher Podewils. Comme il est important de vous mettre bien au fait de ma façon de penser, je dois vous informer que je ne suis pas éloigné dans le fond de donner les mains à un accommodement, ' mais que la condition sine qua non est Königingrätz, Pardubitz, sans garantir les possessions autrichiennes ni en tout ni en partie. Vous pouvez dire à Hyndford que, si les Autrichiens avaient envie de faire la paix, ils l'offriraient; et que s'ils n'en avaient pas envie, il serait ridicule à nous de la leur demander; mais sous termes couverts vous pouvez lui faire sentir que Königgrätz et Pardubitz sont les paroles sacramentales.
D'ailleurs, Marwitz pourrait recevoir ordre d'étendre nos limites du côté d'Oppeln, au delà de la Brinnitza, une lieue, ce qui revient au même dans ces temps de troubles et de confusion.
L'ennemi est allé de l'autre côté de Teutschbrod, et il continuera sa marche probablement, tirant sur Neuhaus et sur Brünn. Cette victoire est si décisive que l'ennemi ne pourra la pallier aux yeux de l'Europe, et que toute la terre, éclairée ou non, jugera par leur fuite et leur retraite de la grandeur de nos avantages.
Indépendamment de tout ceci, je désire ardemment la paix, par des raisons que je ne saurais confier au papier, et en fidèle serviteur de l'État vous ne pouvez mieux faire que de la procurer, cependant sans témoigner de l'empressement et sans vous relâcher sur les conditions spécifiées.
Le pauvre major Suckow est mort. Rothenburg se rétablit parfaitement, et nos pertes, plus on les examine, et plus elles diminuent. En revanche, l'ennemi est presque sans infanterie, tout est tué, déserté, ou le découragement de ceux qui leur restent est plus fort que tout ce que l'on peut imaginer.
Je ferai cantonner mon armée pour la ménager et la refaire; quelques mois répareront toutes nos pertes et nous remettront en situation de battre l'ennemi toutes les fois et quand il s'y exposera. Mandez-moi, je vous prie, force nouvelles, et surtout des anecdotes, dont je suis le plus curieux, et soyez persuadé de l'estime entière que j'ai pour vous. Adieu.
Federic.
Nach der Ausfertigting. Eigenhändig.
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