1075. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.
Potsdam, 3 mars 1743.
Mon cher Podewils. Vous aurez vu par la dépêche de votre neveu sur quel ton insolent le prend le pensionnaire338-1 de Hollande. J'ai ordonné à Eichel de vous communiquer les ordres que j'ai fait expédier à mes ministres à Vienne, Londres et La Haye. Ce pensionnaire, qui a passé toute sa vie pour un homme prudent, sage et circonspect, aurait-il parlé si ouvertement à Podewils sur les desseins des alliés, s'il n'y était autorisé en quelque façon par le concert formé entre les puissances alliées? Et si leur dessein est d'expulser les Français d'Allemagne pour m'attaquer ensuite, serait-il prudent de négliger un tel avis que l'emportement du Pensionnaire lui a fait échapper? Je crois plutôt que ceci nous doit être un motif pour être plus sur nos gardes et plus en défiance des cours de Vienne, de Londres et des Hollandais. Je sais bien que, si j'ai lieu d'avoir quelque soupçon ultérieur, j'arrêterai le payement des dettes anglaises, et que je prendrai toutes les mesures que la prudence pourra m'indiquer pour me garantir des ligues qui me menacent. Ce qui me donne encore plus de soupçon, c'est le discours plein de hauteur qu'a tenu Trevor,338-2 qui dénote bien que l'Angleterre et la Hollande ne seraient pas fâchées de m'arracher la Silésie. Je me réserve à vous parler plus amplement sur ce sujet mardi qui vient,338-3 où vous voudrez bien vous rendre à neuf heures dans mes appartements. Adieu.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
<339>338-1 Gemeint ist der Greffier, vergl. Nr. 1077.
338-2 Vergl. Droysen V, 2, 62. Trevor sagt zu dem Grafen O. Podewils u. a.: „que sa cour est si fermement résolue de faire marcher ses troupes qu'elle a donné ordre à Stair de hâter sa marche, du moment qu'il apprendrait que l'Empire a pris une résolution d'y mettre obstacle.“
338-3 5. März.