1137. A L'EMPEREUR DES ROMAINS A AUGSBOURG.

Potsdam, 15 juin 1743.

Monsieur mon Frère. Je puis assurer Votre Majesté Impériale que j'ai pris une part bien vive au malheur qui vient de Lui arriver récemment. Elle sait combien je Lui suis attaché, personellement et comme membre de l'Empire. Je L'assure que je m'emploierai, avec tout l'empressement que Votre Majesté Impériale peut désirer, pour Lui procurer la paix, mais je suis bien fâché qu'Elle ne Se soit pas ouverte envers moi des conditions, sans quoi je ne pourrais rien avancer que ce dont je suis sûr que l'on ne me désavouerait point.

Je prie en même temps Votre Majesté Impériale de considérer dans quelle triste situation se trouvent Ses affaires, et de me charger de propositions que l'on puisse faire agréer à la cour de Vienne dans sa prospérité. Je ne dois pas Lui cacher non plus que je sais que la cour de Vienne insistera plus fortement auprès d'Elle pour qu'après Sa paix faite Elle et tout l'Empire se joignent aux Autrichiens pour faire la guerre à la France. Tout ceci m'embarrasse d'autant plus que je ne sais point les sentiments de Votre Majesté Impériale sur ce sujet.

Je voudrais qu'il dépendît de moi de disposer toutes les choses de la façon la plus favorable pour les intérêts de Votre Majesté Impériale. Puissé-je être l'instrument dont la Providence daignât se servir pour rétablir la calme en Europe et rendre l'Allemagne florissante, que les flambeaux de la guerre allumés dans son sein menacent de réduire en cendres.

Ce sont les sentiments avec lesquels je suis jusqu'à jamais avec la plus haute considération, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté Impériale le très bon frère et fidèle allié

Federic R.

Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Eigenhändig.

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