1294. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE DOHNA A VIENNE.
Berlin, 27 décembre 1743.
Comme il m'importe extrêmement d'être bien au fait de la manière dont la cour de Vienne pense sur moi, et que cela peut-être se peut changer de temps en temps, soit de mal en pire, soit de mal en moins mal, ma volonté est que vous-devez tâcher de l'approfondir autant qu'il sera possible, ce dont vous me ferez, de quinze en quinze jours, une relation à mes propres mains, bien exacte et bien circonstanciée. Vous devez m'y mander si l'aigreur et le mécontentement de la cour de Vienne continuent, si cette aigreur va en augmentant, ou si, par des raisons politiques ou selon les conjonctures du temps, elle diminue; si l'on continue à me craindre, ou si cette cour-là pourrait bien se mettre en état de venir m'y attaquer. Vous y ajouterez les arrangements qu'elle fait pour ses troupes, et si l'on en retire encore quelques régiments de la Bavière en Autriche, en Bohême et en Moravie, ou si l'on les laisse présentement <494>dans les quartiers où ils ont été. Enfin, vous n'oublierez rien de tout ce qui peut mériter mon attention sur de pareils sujets, ce que vous ne manquerez pas de faire de quinze en quinze jours.
Au reste, vous devez me mander, dans votre relation ordinaire, d'où vient que le comte de Rosenberg tarde si longtemps pour partir vers ici, et, si l'occasion s'en présente d'en parler aux ministres, vous pouvez bien leur donner à entendre que je suis en quelque manière étonné de ce que l'arrivée dudit comte traînait si longtemps.
Federic.
Nach dem Concept.