12580. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.
Leipzig, 10 décembre 1760.
Je viens de recevoir la lettre que Votre Altesse m'a écrite du 7 de ce mois, au sujet de laquelle je ne saurais que me remettre à celle dont j'ai chargé mon capitaine et adjudant, le comte de Schwerin, que je vous ai dépêché, il y a trois jours.1
Je suis sensiblement touché de voir que Votre Altesse Se croit être dans l'impossibilité jusqu'ici d'entreprendre quelque opération de vigueur contre l'ennemi. Prenez bien en considération, je vous en conjure, cher2 Prince, les tristes suites auxquelles vous vous exposez par votre malheureuse inaction, sans compter les désastres auxquels les États de Hanovre seront exposés. Vous anéantirez vos troupes, sans savoir où leur assigner ensuite des quartiers d'hiver pour se remettre. Représentez-vous, d'ailleurs, la fâcheuse situation où vous serez dès le commencement de la campagne qui vient, si, pour écarter tous ces malheurs, vous ne vous avisez pas de dénicher les Français au plus tôt de Cassel et de tout le pays de Hesse. Je ne dis mot ici de ce qui arrivera, sans cela, avec le landgrave de Hesse-Cassel, et, sans m'en expliquer, je l'abandonne à vos propres réflexions. Je vous prie ainsi derechef de ne plus rester indécis ni de suspendre plus longtemps vos opérations pour déloger de là l'ennemi et pour dégager la Hesse.
Vous savez que j'ai tout fait ce qui a été en mon pouvoir, pour vous aider de ce côté-ci; mais, dans le cas que vous croyez ne pouvoir rien faire, expliquez-vous tout rondement envers moi là-dessus, afin que je puisse retirer ces troupes que j'ai détachées vers vos cantons, et que je ne les y laisse pas plus longtemps exposées, sans pouvoir m'en promettre aucun effet.3
Federic.
Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.
12581. AU MINISTRE DE LA GRANDE-BRETAGNE MITCHELL A LEIPZIG.
Leipzig, 11 décembre4 1760.
Depuis que mes affaires en Saxe ont eu les succès connus par la bataille de Torgau, j'ai pressé le prince Ferdinand de Brunswick pour
1 Vergl. S. 143.
2 In der Vorlage: chérissime.
3 Vorlage: surtout effet.
4 Am 11. December wird an den Minister Schlabrendorff geschrieben, „dass, da Meine Kräfte wegen der enormen Kriegeskosten noch nicht hinreichen, an Schlesien wegen einiger Remissions zu gedenken“ , dem Geheimen Rath Köppen befohlen worden sei, „von denen 300000 Rthlr., so er deshalb sonst dahin zahlen [zu] sollen instruiret gewesen, noch nichts an Euch zu übermachen“ , „so dass Ihr von gedachtem Köppen vorerst keine weitere Remise bekommen noch anwenden sollet, als die eine Million . . zu Verpflegung der dortigen Regimenter“ . (Vergl. S. 117.)