<365> semblable, et voilà un mois de passé. D'ailleurs, j'ai reçu hier une lettre de M. le maréchal de Soubise qui porte qu'il se proposait d'être rendu à son armée le 24 ou le 25 au plus tard. Ce n'est pas pour y rester oisif; il y a apparence qu'en même temps qu'il donnera de l'inquiétude à M. le prince Ferdinand, M. le maréchal de Broglie lui en donnera de son côté; an moins apprend-on que M. le maréchal a dû passer à Francfort pour concerter ses opérations avec le maréchal de Broglie.
Nous n'avons rien des Suédois; je ne crois pas que leurs réparations soient encore prêtes d'être achevées. Il se confirme que le lieu du congrès est accepté, on nomme même déjà beaucoup de plénipotentiaires. Mon fils me marque que le 14 à minuit le Roi a reçu un courrier avec la nouvelle que les Anglais,. étant descendus à Belle-Isle au nombre de 5 ou 6000 hommes par deux côtés, ils ont été repoussés; que M. de Saint-Croix, qui y commande, leur a tué 800 hommes, qu'il a fait 300 prisonniers, parmi lesquels il y a 17 officiers, les 2 commandants des colonnes; le colonel Thomas qui commandait la colonne, a été tué.
Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.
12855. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.
Meissen, 29 avril 1761.
Der König dankt für übersandte Nachrichten.
Je comprends parfaitement le grand embarras où le digne prince Ferdinand se doit trouver dans ses circonstances, si la guerre continue; c'est aussi pourquoi j'ai tant pressé en Angleterre par mes ministres sur une prompte suspension d'armes entre cette couronne au moins avec celle de la France, sujet sur lequel le ministère anglais à un peu trop traîné, mais dont j'ai cependant tout lieu de croire qu'il prendra encore consistance en peu de temps.
Le projet du prince Ferdinand de faire démolir les fortifications de Hanovre et de Hildesheim est, à ce que je crois, dans les occurrences présentes le meilleur qu'il saurait imaginer. Ces sortes de forteresses des villes grandes et capitales nuisent plutôt qu'elles ne leur sont d'aucun secours, à moins qu'elles ne soient de vraies forteresses, munies d'une nombreuse garnison et pourvues de tout ce qu'il faut pour une belle défense, et surtout d'un bon commandant, homme entendu et intrépide. Si l'ennemi les assiège, la ville en est ruinée, et, si, malgré cela, l'ennemi s'y niche, il est bien difficile de l'en déloger sans un autre siège, de sorte qu'il vaut toujours mieux pour de grandes villes qu'on les laisse dégarnies des fortifications. Si l'on donne par là la faculté à l'ennemi de les occuper sans peine, celui-ci se voit au moins obligé à son temps d'en sortir et de les abandonner à son tour. Au reste, il faut espérer qu'un armistice prochain entre l'Angleterre et la France tirera bientôt le prince Ferdinand de tout son embarras et que cette suspension d'armes faite et constatée rendra ensuite bientôt la tranquillité à notre patrie, tout comme à toute l'Europe.
Federic.
Nach dem Concept.