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J'ai marche de Strehlen à Langén-Canth, où j'appris que les Russes faisaient un pont à Auras. On les a empêchés de s'en servir. Ils en ont fait un à Leubus, ce que la situation des lieux m'a obligé de souffrir. Ils ont passé à Parchwitz. J'ai pris avec l'armée le camp de Lohnig pour empêcher la jonction, et j'ai observé les Russes d'un autre côté. Hier, ils ont voulu se joindre. J'ai fait chasser les cosaques par des détachements des hauteurs de Wurgen,1 et j'étais prêt en même temps de donner sur Laudon. Il a, en effet, fait passer 30 escadrons pour se joindre aux Russes. Le régiment de Finckenstein et de Czettritz les ont si bien frottés qu'à peine 10 escadrons ont joint les Russes; le reste s'est enfui vers Striegau, ce qui aura empêché 10 bataillons de grenadiers de les suivre.

Je suis ici en état de me joindre en deux heures avec le gros de l'armée, de même l'armée à moi. Le camp russe est a un demi-mille devant mon front, leurs troupes régulières d'infanterie font à peu près 20 000 hommes; ils campent sur une ligne, mais derrière un défilé et une palissade de canons, de sorte que je ne pense pas à les attaquer, mais à les incommoder, en resserrant leur pillage et les empêchant d'avoir des fourrages. Je m'opiniâtre de n'en vouloir qu'à Laudon, et cela par de bonnes raisons; avec de la patience ces gens-ci s'en iront, mais les autres, étant plus tenaces, doivent mieux être observés etc.

Federic.

Nach dem Concept Eigenhändig.


13143. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE MARGRAVE CHARLES.2

[Wahlstatt,] 16 août [1761].

J'ai reçu votre lettre,3 mon cher Margrave, et je suis bien aise que Laudon demeure si tranquille. S'il attend que nous attaquions les Russes, il attendra longtemps. J'espère que Prittwitz vous avertira de tout ce qu'il aura appris et vu du camp de Laudon. Je change mon camp à ce soir pour m'approcher de l'étang de Würben4 et, par conséquent, de l'armée, de sorte que les deux camps ne seront éloignés que d'un mille. Si Laudon veut vous attaquer, je pourrai toujours y arriver une heure avant lui.

Pour ici, les Russes ne m'attaqueront pas, mais je prends pourtant mes précautions en tout cas. Mœhring doit être de retour au camp, il



1 An Lichnowsky „Würchen“ . Jedenfalls die Höhen am Würcken-Teich (südl. von Würchwitz), nordwestl. von Jauer.

2 Die Berichte des Markgrafen Karl sind im August datirt am 16. nnd 17. aus Lohnig (vergl. S. 599. Anm. 2), am 18. aus Jenkau (ostnordöstl. von Jauer).

3 D. d. Lohnig 16. August.

4 Gemeint ist jedenfalls der Würcken-Teich (vergl. Anm. 1).