<88> perte. L'emplacement de l'ennemi et la manière dont la bataille s'est engagée, était telle qu'elle n'a pas permis que la cavalerie de notre droite ait pu donner; aussi n'a-t-elle presque point souffert. Vous serez fort étonné que je vous dise que c'est au régiment de Maurice que je suis redevable du gain de la bataille; cependant cela est très vrai. Je ne crois pas. que de mémoire d'homme on ait un exemple d'une canonnade comme celle de cette journée-là; cela surpasse ce que l'on en peut dire; deux tonnerres poussés l'un contre l'autre par des vents contraires ne font pas un bruit plus effroyable. Une des singularités de ce combat que je ne dois point omettre, c'est que nos charges ont continué, malgré l'obscurité, jusqu'à 9 heures et un quart; que, dans la nuit, nous avons été presque pêle-mêle avec les Autrichiens à nous faire réciproquement des prisonniers les uns aux autres; que toute cette confusion et ce désordre a duré jusqu'au lendemain matin; que l'on a trouvé une grande quantité de prisonniers dans les bois et même derrière nos lignes, qui, nous ayant cru Autrichiens, y étaient restés paisiblement.

Le duc d'Arenberg, le général Walther, qui commande l'artillerie, Buccow et Ried sont morts de leurs blessures. Outre Daun, les. Autrichiens ont encore 8 généraux de blessés. Cette aventure ne leur serait pas arrivée, s'ils avaient eu du terrain pour se mettre au large; mais se trouvant entamés par devant et par derrière, ce fut force à eux de tenir bon. Je ne yeux point vous ennuyer par un récit des détails que la voix publique pourra vous apprendre.

Federic.

Ma contusion n'a pas été dangereuse; ma pelisse et mon habit doublé de velours m'ont probablement sauvé la vie. J'ai cependant eu 2 pages et 3 chevaux de blessés; presque personne de mes officiers aides de camp n'est échappé sans quelques marques. Le brave Anhalt des grenadiers est tué.

Federic.

Nach der eigenhändig corrigirten Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


12506. AU MINISTRE DE LA GRANDE-BRETAGNE MITCHELL A GLOGAU.

Unkersdorf, 15 novembre 1760.

Vous êtes sans doute très persuadé de la grande sensibilité avec laquelle j'ai appris la mort de feu Sa Majesté Britannique; sa mort n'aurait pu arriver plus mai à propos.

Je vous remercie de bon cœur de la part que vous me témoignez prendre à la victoire dont le Ciel a béni mes armes le 3 de ce mois, et j'espère que la marche du prince Eugène de Württemberg aura rendu les chemins assez sûrs, pour que je puisse me flatter de vous voir en peu ici.