12543. AU ROI DE LA GRANDE-BRETAGNE A LONDRES.

Meissen, 26 novembre 1760.

Monsieur mon Frère. Il faudrait que je fusse privé de tout sentiment, si je n'étais pas sensible à la manière affectueuse et cordiale dont Votre Majesté daigne prendre part aux succès que mes troupes ont eus contre les Autrichiens.118-1 Je voudrais pouvoir Lui marquer toute l'impression qu'un procédé aussi généreux a faite dans mon cœur; il ne s'en effacera jamais. Je ne cesserai de me rappeler que les prémices de Son règne ont été marquées par des témoignages d'amitié, par une noble fermeté à soutenir les engagements du Roi Son grand-père, et par l'amour de Ses peuples pour un monarque qui, en montant sur le trône, donne des témoignages éclatants de tant de vertus.

Que ne puissé-je contribuer, autant que je le désire, au bien de la cause commune! J'ai cependant fait quelque détachement, ne pouvant faire davantage, qui obligeront118-2 peut-être les Français de quitter Gœttingue118-3 et donneront au prince Ferdinand le moyen de nettoyer le landgraviat de Hesse. Votre Majesté Se contentera pour le présent de ces faibles marques de ma bonne volonté que je Lui donne; né avec un cœur sensible et une âme reconnaissante, je voudrais que mes facultés répondissent à mes désirs, pour Lui prouver toute l'étendue de la haute estime et de la considération avec laquelle je suis inviolablement, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei. In der uns nicht vorliegenden Ausfertigung eigenhändig.118-4



118-1 Schreiben des Königs Georgs III., d. d. St. James 13. November.

118-2 So.

118-3 Vergl. S. 102. 103. 113.

118-4 Vergl. Nr. 12544.