12633. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.
Leipzig, 13 janvier 1761.
Vos rapports du 30 et du 2 de ce mois m'ont été fidèlement rendus, et c'est à ma satisfaction singulière que j'en ai appris les témoignages que vous rendez au ministère anglais de son attachement pour moi et sur la droiture de ses vues.
Comme je ne doute pas qu'à l'heure qu'il est ma dépêche que je vous ai faite le 28 de décembre,189-3 ne vous soit déjà arrivée, tout comme celle du 3 du mois courant,189-4 qui comprend ma réponse au précis que vous m'aviez remis à la suite de votre rapport du 12,189-5 j'attends à présent tout tranquillement et sans m inquiéter en aucune façon, le rapport que vous me ferez sur l'exécution de mes ordres que je vous ai donnés à ce sujet, et sur la façon dont le ministère se sera décidé.
Pour ce qui regarde le prince Ferdinand et ses opérations, qu'il a suspendues encore jusqu'à présent, vous saurez assurer aux ministres que je fais tout ce que je puis pour l'aiguillonner pour entrer en lice; je me flatte aussi qu'après la gelée qui est survenue depuis quelques jours et qui rend praticables les chemins, il ne voudra pas suspendre de nouveau son entreprise; mais ce qui me fâche, c'est qu'il continue jusqu'à présent à ne pas vouloir aller avec moi de concert dans ses opérations et qu'à cet égard je suis encore tout-à-fait avec lui dans la même situation que celle que je vous ai déjà marquée par ma lettre du 4 de ce mois.189-6
<190>Au surplus, si le chevalier Pitt s'occupe sérieusement pour tout préparer là à une vigoureuse campagne, vous pouvez l'assurer que, de mon côté, je donne à présent toute mon application pour rendre mon armée plus nombreuse qu'elle n'a été l'année passée, et que j'ai fait mon plan en sorte qu'au lieu qu'elle n'a été forte la campagne dernière que de 90000 hommes, je me flatte de pouvoir la mettre à 127000 hommes pour entrer en campagne. Il est vrai que je ne saurais assurer d'avance que mes projets là-dessus réussiront tout-à-fait; je fais au moins tous mes efforts pour les faire succéder au mieux et autant qu'il le sera humainement possible et qu'il le dépendra de moi.190-1
Au reste, sur le bon témoignage que l'apostille dé votre lettre du 30 dernier renferme au sujet du sieur van Ingen qui souhaite d'entrer en mon service, [j'ai donné] mes ordres au sieur Hellen,190-2 afin qu'à l'arrivée de cet officier à La Haye il doive s'arranger avec lui pour satisfaire à ses vues, s'il se trouve intelligent et entendu dans ce qui concerne le génie de l'artillerie.
Federic.
Nach dem Concept.
189-3 Nr. 12608.
189-4 Nr. 12619.
189-5 Vergl. S. 175.
189-6 Nr. 12620.
190-1 An den Prinzen Friedrich Eugen von Württemberg schreibt der König, Leipzig 13. Januar, „dass Mir bei der Infanterie noch an 5000 Rekruten fehlen“ ; die von dem Prinzen in Mecklenburg ausgeschriebenen 1800 Rekruten gedenke er „bei der Kavallerie zu employiren“ . [Stuttgart. Haus- und Staatsarchiv.]
190-2 D. d. Leipzig 13, Januar. Van Ingen hatte sich als Artilleriecapitän in Amerika ausgezeichnet.