12641. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Leipzig, 21 janvier 1761.

Les rapports que vous m'avez faits du 6 et du 9 de ce mois, me sont heureusement parvenus; au sujet desquels je n'ai rien à vous [dire] autrement, en attendant vos rapports sur mes dépêches antérieures, sinon que je presse au possible le prince Ferdinand par tous les motifs que je saurais lui représenter, d'agir contre les Français, dès qu'il aura fait de ses arrangements les plus nécessaires pour chasser les Français de la Hesse, vu qu'il ne faudrait pas douter que les vues de la cour de Versailles étaient de réparer les pertes qu'elle a faites en Amérique, en se conservant le pays de Hesse pour s'en servir d'équivalent. Assurez ainsi aux ministres anglais qu'ils sauraient être fermement persuadés que de ma part je faisais tout ce qui m'était humainement possible pour contribuer en tout à ce qui saurait servir au bien de la cause commune.195-1

Je suis fâché, au reste, de l'incident qui vient d'arriver en Irlande en conséquence de votre rapport,195-2 que j'espère cependant qu'il sera sans conséquence, par les tempéraments que les ministres y sauront trouver. Si j'osais ouvrir mon avis là-dessus, je croirais qu'il n'y fallait<196> pas recourir à cette heure aux moyens violents, tandis que l'Angleterre n'aura pas fait sa paix avec la France, et qu'après cet accommodement fait, l'Angleterre saurait alors, le cas l'exigeant, employer ses troupes pour étouffer ce remuement, au lieu que, si les ministres anglais voulaient à présent recourir aux moyens efficaces et violents, il était à craindre que la France ne tâchât de profiter de cette occasion pour ménager quelque soulèvement en Irlande et l'appuyer par des troupes qu'elle y ferait débarquer, ce qui pourrait donner lieu alors à une affaire très sérieuse. Voilà mon avis, quoiqu'il faut que j'avoue que je n'ai pas assez de connaissance des affaires de ce pays-là, pour en pouvoir juger nettement.

Federic.196-1

Nach dem Concept.



195-1 In einem Schreiben an Knyphausen und Michell, d. d. Leipzig 24. Januar, bezieht sich der König auf frühere Erlasse. „J'espere, au surplus, d'être informé de vous au plus tôt des moyens dont le ministère anglais s'est servi pour mettre les fers au feu, touchant la paix à faire avec la France d'une manière ou d'autre.“

195-2 Knyphausen und Michell hatten, London 6. Januar, berichtet, dass es in Irland aus Anlass der Getränksteuer zu Tumulten gekommen sei.

196-1 Der Minister Finckenstein erhält, wie ihm der König am 21. Januar schreibt, als Entgelt für den Schaden, weichen feindliche Truppen auf seinen Gütern angerichtet, 2000 Thlr. aus der Legationskasse. Am 22. Januar wird ihm mitgetheilt, dass der König dem Kriegscommissariat abermals den Befehl ertheilt habe, die Güter der beiden Barone von Münchhausen mit allen Kriegsabgaben zu verschonen. (Vergl. Bd. XIX, 345.) — Dem Lordmarschall von Schottland drückt der König, ebenfalls am 22. Januar, seine Freude darüber aus, dass der König von England ihm ein Geldgeschenk bewilligt habe; er zweifle nicht, dass das Parlament diese schöne Handlung genehmigen werde. Vergl. Bd. XIX, 630.