12679. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Leipzig, 14 février 1761.

J'ai reçu votre rapport du 3 de ce mois. Après toutes les amples instructions que je vous ai données par mes dépêches du 19 et du 28 décembre et encore du 3 du mois dernier de janvier,224-2 sans détailler les autres pendant tout ce dit mois, qui ne roulent presque pas que sur le même sujet, je ne me serais plus attendu au passage que votre rapport susdit comprend, savoir que vous étiez obligé de vous borner à m'entretenir encore du désir qu'on continuait là où vous êtes, de recevoir bientôt une réponse satisfaisante de ma part qui puisse terminer l'arrangement qu'on m'avait proposé et par rapport auquel rien n'avait passé de neuf et d'ultérieur là.

Je vous avoue que j'ai été bien choqué de ce passage, dont je n'entends rien, ni de quelle réponse vous parlez, après que vous avez en mains mes instructions susdites qui épuisent absolument tout ce que je saurais dire à tous égards sur les propositions des ministres anglais, et vous fournissent tous les matériaux pour répondre à ceux-ci et pour vous expliquer et éclaircir avec eux, à moins que vous avez lu seulement avec l'attention qu'il y faut apporter, tout ce que mes susdites dépêches comprennent; et pour ce qui regarde le désir des ministres que je me déterminasse à une certaine somme ronde en subside que l'Angleterre me fournirait dans le cas qu'elle saurait faire son accommodement séparé avec la France, je crois vous avoir dit déjà réitérativement qu'il m'était impossible de me déterminer sur cette somme, avant que je susse exactement le nombre des troupes allemandes de l'armée alliée que le ministère anglais voudrait et saurait me fournir en auxiliaires pendant le temps que je serais obligé de continuer la guerre encore.

Encore, quand le ministère anglais se sera déterminé sur ce nombre des troupes, la supputation des dépenses que j'ai fait joindre à ma dépêche du 3 de janvier, vous montre clairement et au doigt à combien doit alors aller la somme par an pour les entretenir, pourvu que vous mettez pour base celle qu'on y a mise pour un corps de 40000 hommes.

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Ne traînez donc plus une affaire qui commence à m'inquiéter infiniment par les longueurs que vous y mettez, et répondez-moi par un rapport bien détaillé et avec précision à quoi les ministres anglais se sont déterminés, tant sur la proposition d'un accommodement à faire entre l'Angleterre et la France, aux conditions que j'ai désirées à mon égard, que sur le nombre des troupes auxiliaires et du subside qu'elle voudrait me fournir, le cas existant; et, s'il y a quelque encolure cachée, comme je commence à soupçonner, qui met de l'empêchement à tout ceci, ne me cachez rien de cela. Je languis après ce rapport, que votre devoir vous oblige de me faire au plus tôt possible, pour me servir de direction dans mes arrangements.

Federic.

Nach dem Concept.



224-2 Nr. 12597, 12608 und 12619.