12807. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Meissen, 10 avril 1761.

Quand je vous communiquais par une de mes dépêches antérieures la copie des déclarations que la cour de France a fait faire à ses cours alliées,321-1 je me souviens de vous avoir instruit alors sur l'article de la suspension d'armes et du status quo que je croyais que toutes les parties en sauraient être également contentes. Cependant, comme du depuis le temps s'est écoulé sans ce qu'il se soit rien passé audit sujet, et que nous sommes à la veille de celui pour ouvrir ici la campagne et commencer les opérations, et qu'il saurait arriver à la suite par les évènements dont on n'est pas toujours le maître dans la guerre, que l'un ou l'autre corps de mes ennemis poussât dans quelques-unes de mes provinces, sans que je serais assez en forces pour l'empêcher : je dois vous prévenir ainsi que, dans ce cas-là, le status quo me saurait être fort préjudiciable et nuisible, si les ennemis voudront le fixer au temps qu'une négociation sur les déclarations ci-dessus dites eût pris consistance. Voilà pourquoi je vous instruis, en conséquence de ma présente lettre, que vous devez avoir bien de l'attention sur cet article de status quo, en sorte qu'il ne soit autrement fait et réglé qu'à un certain jour à mon égard, et cela sur le jour du 2 ou du 3 du mois où nous sommes, c'est-à-dire d'avril, afin que les possessions du status quo pendant la suspension d'armes soient remises et fixées à ce jour-là.

Vous agirez en conséquence de ceci, et en préviendrez même à temps les ministres anglais, afin qu'il ne saura point arriver quelque malentendu là-dessus ni qu'il s'ensuive par là quelque chose à mon tort ou à mon grand préjudice.

Federic.

Nach dem Concept.

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321-1 Vergl. Nr. 12770.