12955. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.454-3
Kunzendorf, 14 juin 1761.
Je vous suis bien obligé de la part que vous avez bien voulu prendre par votre lettre du 7 de ce mois454-4 à mon traité fait avec la Porte Ottomane. Je souhaiterais bien que les affaires avec les Turcs fussent aussi décisives que les circonstances le demandent, mais jusqu'à présent elles ne sont point encore arrivées à ce point-là. Je tâche à présent de trouver moyen d'exciter les Tartares à faire une invasion dans l'Ukraine, et il faudra voir si cela réussira. Toute l'armée russe a passé la Vistule, excepté un corps de réserve qu'on a laissé en Prusse; mais jusqu'à présent rien n'en est arrivé à Posnanie. Autant que je saurais juger par leurs arrangements, je ne crois pas qu'avant le mois d'août ils se mettent en mouvement pour agir réellement, de sorte que cet intervalle de temps pourrait bien se traîner encore, avant que les choses deviennent sérieuses.
<455>Mes lettres d'Angleterre sont assez favorables pour la paix; j'ai tout lieu de croire que les Anglais et les Français conviendront de leurs articles principaux de paix avant la fin de ce mois, de sorte que je me flatte que votre campagne se passera assez tranquillement, ce qui s'éclaircira bientôt. S'il arrive que les Anglais et les Français conviennent de leurs préliminaires et d'un armistice entre eux, cela altérera au moins beaucoup les Russes dans leurs mouvements. Mon alliance avec la Porte Ottomane a du moins opéré que tout ce qu'il y a de Turcs parmi les cosaques et hussards russiens en déserte et vient s'enrôler parmi [mes] Bosniaques attachés au régiment des hussards noirs.
Federic.
Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.
454-3 Die Berichte des Prinzen Ferdinand aus dem Juni, vom 7. und 19., sind aus Neuhaus datirt.
454-4 Ueber den Bericht vergl. auch Nr. 12957.