13153. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
Bunzelwitz, 23 août 1761.
Par la lettre que vous m'avez faite du 14 de ce mois, il paraît que vous comptez l'armée russe aussi forte que l'année passée. Il s'en faut beaucoup, et je suis un témoin oculaire que leur infanterie n'est que de 23 bataillons, qui font le nombre de 13000 hommes, et leur cavalerie ne va que, tout au plus, à 7000, outre 10000 cosaques. Je pourrai donc bien contenir cette armée avec le nombre des troupes que j'y ai destiné sous Platen,608-2 dans le cas qu'elle voudra agir contre la Marche; exceptez-en les cosaques dont je ne saurais empêcher les incursions, de quel côté [qu']ils se tournent, quand même je détacherais une année de 50 000 hommes. Les Russes campent actuellement entre Striegau et Jauer, Laudon à Freiburg et Kunzendorf. S'ils voudront m'attaquer ici, j'espère qu'ils en saigneront bien du nez, ce qui, selon toute apparence, se fera entre ici et trois jours.
Ne vous mettez pas en peine de moi, je saurai conduire mes affaires ici. Je ne crois pas être à propos déjà que vous détachiez contre les Suédois, le péril pour la Marche ne me paraissant pas encore fort eminent.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
608-2 Vergl. S. 596.