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1404. A LA PRINCESSE RÉGNANTE D'ANHALT-ZERBST A MOSCOU.

[Potsdam, 21 avril 1744.]

Madame ma Cousine. J'ai eu le plaisir de recevoir votre obligeante lettre du 19 de mars, par laquelle il vous a plu de me rendre compte du succès de votre voyage et de l'agréable commencement de votre séjour à Moscou, comme aussi de votre douloureux accident et de la première maladie de la Princesse votre chère Fille. Ma précédente lettre vous aura déjà fait connaître mes sentiments d'amitié et de compassion à ce triste sujet et la joie inexprimable que les nouvelles postérieures, concernant la convalescence de cette chère personne, m'ont causée; mais venant par malheur d'apprendre par la dernière poste qu'elle a eu une récidive dangereuse, je vous laisse à juger combien cette catastrophe m'a alarmé et avec quelle ardeur j'ai redoublé mes vœux pour la conservation et la parfaite guérison d'une si charmante cousine. Toutefois, mon ministre de Mardefeld m'ayant assuré en même temps qu'elle se trouve hors de danger de vie, je commence à espérer que le Ciel exaucera nos prières et lui rendra bientôt une parfaite santé, qui m'est toujours précieuse et qui me paraît être destinée à faire le sujet de notre contentement et de celui d'une infinité de personnes. Cependant je partage avec vous la joie que l'heureuse alliance entre le Duc votre illustre frère et ma chère sœur, la princesse Ulrique,vous inspire, souhaitant que cette liaison puisse devenir une source de leur bonheur réciproque ; je suis plus que jamais avec une considération très distinguée, Madame ma Cousine, votre très bon et très fidèle cousin

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


1405. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A MOSCOU.

[Potsdam, 21 avril 1744.]

Ce que je vous ai mandé par le post-scriptum de ma dépêche du 18 de ce mois, est arrivé, puisque le ministre d'Angleterre, le lord Hyndford, vient de me représenter par une lettre qu'à l'occasion de la guerre que la France venait de déclarer contre l'Angleterre, le Roi son maître l'avait chargé de me sommer de sa part, pour tenir incontinent prêt le secours stipulé par le traité conclu à Westminster entre l'Angleterre et moi, l'an 1742.

Comme je lui ai répondu d'abord par une lettre dont vous trouverez la copie ci-close en chiffres, j'ai bien voulu vous l'envoyer, tant pour votre instruction que pour en parler à vos amis et même la leur lire, sans toutefois en donner des copies à qui que ce soit.

Je viens de recevoir vos relations du 30 de mars passé, avec celles du 2 de ce mois. Il est impossible de pouvoir m'exprimer combien